« L’école efficace » est un courant de pesée originaire d’Amérique du Nord, qui associe la réussite scolaire des élèves à des aspects de l’organisation interne et de la culture de l’école. Il s’appuie sur des recherches menées dans le domaine de la théorie des organisations, de la psychologie des comportements et de la réforme des milieux du travail. Ce courant de pensée résolument optimiste repose sir l’idée, a priori, que tous les élèves sont capables d’obtenir de bons résultats : à l’école la responsabilité de leur fournir l’environnement qui leur permettra de réussir. Ce courant prend le contre-pied des études sur l’importance du milieu social de l’élève. Il s’oppose également à la théorie du capital humain.
L’école populaire peut-elle être efficace ? Les enquêtes sur les écoles élémentaires populaires qui témoignent d’une efficacité pédagogique dégagent un profil caractérisé par la centration sur les avoirs et les apprentissages scolaires, la stabilité et motivation de la majorité des maîtres, la solidarité et cohérence du groupe enseignants, une direction forte et active, des attentes plutôt positives à l’égard des familles (Chauveau, G.1997).
De même pour les collèges populaires, une taille plutôt modeste, un style de vie scolaire plutôt convivial, des exigences fermes, une forte exposition à l’apprentissage (versus des stratégies éducatives qui tirent vers le bas), des dispositifs de soutien importants, des pratiques pédagogiques innovantes et une direction attentive à la cohérence de ces pratiques semblent favoriser la réussite. Les collèges populaires performants ont une forte exposition de leurs élèves à l’apprentissage et une très bonne organisation de l’aide aux devoirs et au travail personnel (Grisay, A. 1993). Des dispositifs d’accompagnement, comme celui inventé par la ville de Colombes (Hauts-de-Seine) avec le concours d’un chercheur de l’INRP (Chauveau, G.1989) ou encore l’ingénierie de terrain portant sur des pratiques éducatives hors temps scolaire, impulsée depuis 1995 par l’ Association pour favoriser une école efficace, l’APFEE, sous l’égide de la Fondation de France, sont des propositions de solutions pour remédier aux échecs en début de scolarité et faire en sorte que chaque enfant ait droit à un parcours de réussite scolaire.
En définitive, l’école n’est pas toute seule, et ne peut pas tout. Par ailleurs, on ne peut réduire l’efficacité d’un établissement aux seuls résultats : « Le collège idéal, le collège efficace serait celui qui assurerait la performance scolaire tout en donnant du sens aux études des collégiens », M. Allanore, 2001.
Les collèges efficaces, se caractérisent, principalement, par l’association de deux éléments : « une forte exposition aux apprentissages et une bonne organisation de ˜aide aux devoirs et au travail personnel » (A. Grisay).
Selon C. Thélot, 1994, depuis une dizaine d’années, le système éducatif n’est plus évalué Ã l’aune des moyens mis en œuvre mais selon trois rapports :
– résultas /services offerts (son efficacité) ;
– services / coûts (son efficience) ;
– résultats / coûts (son rendement).
Une école efficace est donc une école qui atteint les objectifs qu’elle se fixe, comte tenu de sa réalité sociale et des particularités des élèves qui la fréquentent. Les objectifs décrivent des attentes élevées exprimées par tous les intervenants de l’école et ils sont forcément des objectifs de formation, c’est-à -dire d’instruction et d’éducation. Dans la mesure où il est probable que les écoles auront tôt ou tard à rendre compte de leur efficacité, il vaut mieux qu’elles prennent l’initiative de s’évaluer elles-mêmes et se doter d’un cadre opérationnel de référence pour y arriver.
Dans ce nouveau contexte, la stratégie des politiques budgétaire et d’évaluation est de favoriser le passage d’une culture des moyens à une culture des résultats.
Être « imputable » (individuellement et collectivement) désigne la capacité à rendre des comptes quant à son activité et à faire régulièrement la preuve de ses compétences. Les Anglais possèdent une notion « accountability », (rentabilité, responsabilité, efficacité, évaluation, critère de sélection) que l’OCDE traduit officiellement par l’obligation faite à l’école de rendre des comptes aux utilisateurs. L’absence du mot en français suffit à montrer l’absence de cette réalité dans notre pays.