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"Comment dater l’invention du tableau noir ? Comme nous l’explique Jean-Baptiste Lagrange dans son article intitulé « Instruments, usages et paradigmes dans l’enseignement des Mathématiques : le tableau noir, l’ordinateur et l’Internet », on ne trouve pas trace de tableau noir dans l’iconographie des peintres de l’école flamande du XVIIe siècle qui ont choisi comme sujet le thème, familier à l’époque, de la classe d’un « régent » de village (Lagrange, s. d.). Cet auteur nous signale que Stendhal fait référence à l’utilisation d’un tableau à craie en 1798 à l’école Centrale de Grenoble dans son ouvrage « La vie de Henry Brulard ». Dans le tome II, chapitre 32, on trouve en effet, à partir de la page 35, des références au fait de passer au tableau. L’ouvrage édité par H. Debraye (1913), comprend, p. 36, un dessin où le jeune Beyle s’est représenté passant au tableau, sur une estrade.
Au chapitre 34, p. 58 il évoque aussi les démonstrations de mathématiques effectuées au tableau par l’enseignant ainsi que la toile cirée sur laquelle il fallait écrire avec une craie (p. 66) ainsi que, au chapitre 35, p. 70, son passage au tableau lors de l’examen.
Aux États-Unis, selon (Rickey & Shell-Gellash, s. d.), un professeur de mathématiques, Georges Baron, utilisa pour la première fois, dès 1801, une ardoise verticale (standing slate) au sein de l’académie militaire de West Point. Lors de son premier cours.
Un demi siècle plus tard, en 1852, que l’enseignant écossais James Pillans (1778-1864), dans son livre The Rationale of Discipline as Exemplified in the High School of Edinburgh, évoque brièvement l’intérêt du tableau noir, en particulier en classe de géographie (p. 109 et suivantes). Il remarque en effet que la reproduction de cartes sur le tableau avec des craies de couleur attire l’attention des élèves (Pillans, 1852)
Par la suite, le tableau noir s’est complètement intégré dans la réalité des classes, sous deux formes bien distinctes : une surface à la libre disposition du professeur pour illustrer son discours et un lieu d’interrogation pour des élèves redoutant souvent d’y perdre publiquement la face.
S’il a eu ce succès, c’est évidemment parce qu’il offre une surface commune à la disposition de la classe entière. Un inconvénient souvent relevé, est que l’enseignant, quand il y écrit, tourne le dos à la classe et ne peut donc surveiller ce que font les élèves. De ce point de vue, les rétro-projecteurs, puis les systèmes couplant ordinateurs et visio-projecteurs résolvent ce problème au prix, il est vrai, de la mise en œuvre d’un dispositif plus complexe, supposant une infrastructure technique et un service de maintenance plus sophistiqué."