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" Protéger l’enfant, protéger la famille ou protéger l’institution ?
À l’évidence, les professionnels de l’enfance hésitent toujours entre plusieurs alternatives :
- Protéger l’enfant en limitant les visites et les interventions de parents jugés « nocifs » et « destructeurs » ;
- Respecter les droits des parents, maintes fois rappelés dans les rapports Bianco-Lamy, puis dans le rapport Cattala-Naves et dans le fascicule édité récemment par Ségolène Royal sous le titre « Mon enfant est placé, j’ai des droits » ;
- Protéger l’institution des intrusions parentales et lui permettre de fonctionner et de remplir sa mission de protection d’éducation et de soins en toute sérénité.
Faute de pouvoir faire tenir ensemble, dans un même projet, ces différents objectifs, qui pourtant ne sont pas aussi antinomiques qu’il y paraît, des pratiques parfois confuses ou opposées peuvent se mettre en place. Ainsi, l’institution peut-elle, par exemple, tenir un double discours : rappeler aux parents qu’ils « ont des droits », qu’ils « sont responsables » de leur enfant, et, dans le même temps, organiser plus ou moins explicitement leur démission progressive par des barrières institutionnelles infranchissables.
Avant de voir où se situent les résistances à concilier tous ces intérêts collectifs et individuels, rappelons le contexte juridique qui règle les interactions entre les parties."