L’ ampleur et la multitude des réformes en cours dans un secteur où l’effet des politiques s’évalue plutôt sur le moyen terme rend difficiles et aléatoires les prévisions d’évolution, dans le contexte économique que nous connaissons par ailleurs .Nous sommes dans une phase de transition , où s’élaborent de nouveaux équilibres , et où les résultats dépendront beaucoup de l’appropriation des nouveaux instruments par les acteurs .Ces notions d’équilibre et de régulation sont omniprésentes dans les débats en cours : équilibre entre les missions d’enseignement er de recherche des universités , équilibre entre compétition et collaborations , équilibre entre financement sur projets et financements récurrents , nouvel équilibre entre université et organismes de recherche .La version 2010 de Futuris sur la recherche et l’innovation en France pose les questions liées à ces phases de transition, et étudie des scénarios plus ou moins collaboratifs pour l’avenir des relations entre universités et organismes de recherche .La conclusion de cette partie est éclairante : « Des pôles d’enseignement supérieur et de recherche se constituent sur le territoire ; leurs stratégies s’affirment et se différencient. La consolidation de ces ensembles, les expérimentations qui vont de pair mais aussi l’accompagnement des parties affaiblies du système nécessiteront du temps .Dans la phrase d’apprentissage actuelle, une attention particulière doit être portée aux équilibres encore délicats entre les institutions existantes ou récemment créées du système, à la mise en pace de l’autonomie des universités, ainsi qu’aux ajustements de la fonction programmation »
Trois récentes publications illustrent bien le caractère encore inachevé des débats et es problèmes non résolus. Le livre « refonder l’université » qui regroupe les réflexions d’universitaires ayant signé un manifeste sur la refondation de l’université après les contestations de 2008-2009 indique en sous-titre « Pourquoi l’enseignement supérieur reste à reconstruire » .Le président de l’Université de Paris II, Louis Vogel, dans son livre «L’Université, une chance pour la France » souhaite un approfondissement des réformes existantes vers plus d’autonomie des universités. Enfin, avec l’exemple des universités médicales, un article de la Revue Esprit montre les points de consensus et de débat
La conclusion de cette introduction pourrait être celle d’Antoine Compagnon « A quelque chose, malheur est bon…Depuis quelques années, il n’a cessé d’être question de l’enseignement supérieur et de la recherche dans l’actualité française. Au-delà des remous de la conjoncture, cela ne peut qu’être bon à cour terme »