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Il est urgent de bâtir une politique locale autour de quelques objectifs stratégiques clairs et reconnus par l’ensemble de la communauté éducative. Les partenaires de la communauté éducative, chacun dans leurs missions respectives, définissent les résultats attendus et s’engagent à les atteindre et à en rendre compte.
Des politiques éducatives locales plus globales et intégrées
L’éducation ne peut se réduire à l’école et au champ scolaire. Deux autres grands domaines participent largement – et tout autant – à l’éducation des enfants et des jeunes : la famille et l’éducation populaire, dite éducation non formelle.
A l’avenir, les relations entre Education nationale et collectivités locales sont appelées à se rapprocher, plus seulement sur la gestion des programmes, de la maintenance et de l’entretien des équipements, de l’affectation des moyens, mais aussi sur le projet éducatif local où les initiatives de chacun exigent plus de cohérence, de lisibilité et de résultats autour de quelques objectifs partagés et compréhensibles aux yeux de leurs bénéficiaires.
Cette conception élargie est devenue un véritable enjeu de société, notamment pour favoriser l’égal accès à tous à l’offre éducative et culturelle. Les politiques d’éducation ne peuvent plus être indépendantes des autres politiques publiques sectorielles. Désormais, le parcours de l’enfant et du jeune doit être pris en compte dans sa globalité.
Organiser un dispositif de concertation locale associant l’ensemble de la communauté éducative
Faire évoluer la notion de projet éducatif local en organisant un nouveau partenariat associant la communauté éducative : ville – Education nationale – parents – associations. Instituer un dispositif de concertation, associant les grands acteurs de la communauté éducative où il s’agirait de rechercher une cohésion commune autour des grandes problématiques, qui traversent le territoire.
Il peut s’agir de la question du décrochage, ou encore de l’accompagnement à la scolarité, ou des conditions d’amélioration des conditions d’enseignement, ou des effets de l’introduction du numérique à l’école …
Et de ces questions, il serait systématiquement recherché trois dimensions :
– L’objectivation au niveau local pour comprendre ce qui se joue sur le territoire et alimenter la réflexion. Moyen d’accroître la capacité à porter de meilleurs projets dès lors que le diagnostic est connu, reconnu et partagé. Disposer à cet effet d’un outil partagé susceptible de comprendre ce qui se joue sur le territoire éducatif.
– L’innovation pour quelques actions retenues selon une méthode qui suscite l’expérimentation et l’innovation.
En effet, on ne parviendra pas à apporter de réponses vraies, qualitatives et durables si on n’innove pas. L’innovation doit être définie et accompagnée sur le plan méthodologique au niveau local. Les enseignements des évaluations successives, au niveau national, ne sont pas relayés et appropriés par le niveau local. L’innovation doit être initiée avec les acteurs locaux et prendre appui sur la connaissance et l’appropriation de leurs propres diagnostics locaux.
Cette dimension suppose l’élaboration d’un cahier des charges avec, pour perspective, de poser les attendus de l’expérimentation.
– La recherche de la plus grande cohérence des interventions éducatives sur le territoire, et qui combat la dispersion et l’atomisation des actions.
Par une note de janvier 2008, visant à contribuer à émettre un avis sur le plan « Espoir banlieues », le Conseil national des villes (CNV) avait proposé d’intégrer les orientations suivantes :
– l’établissement de contrats réels entre l’institution scolaire et la collectivité locale compétente (ville, communauté d’agglomération, département ou région). Ces contrats devraient organiser, avec les autres bailleurs de fonds intervenant dans les actions complémentaires à l’enseignement, un véritable partenariat aux objectifs précis et incluant un dispositif d’évaluation quantitatif et qualitatif ;
– le regroupement des moyens de financement des différents dispositifs actuels dans le domaine éducatif en des fonds de soutien départementaux ou régionaux, destinés à soutenir des « plans expérimentaux contre l’échec scolaire et la ségrégation urbaine »