Le mardi 16 septembre a eu lieu la Journée d’étude Union nationale des associations familiales (UNAF) à Paris.
Cette journée, organisée par le département Education et Jeunesse de l’UNAF, avait pour fil conducteur le thème des jeunes décrocheurs et des solutions possibles à mettre en place pour les faire raccrocher au système éducatif. Le colloque intervient suite à la publication des résultats d’une étude qualitative menée par l’UNAF sur « l’absentéisme scolaire » du point de vue des jeunes « absentéistes » et de leurs parents. Rémy GUILLEUX, vice-président de l’UNAF, et Patricia HUMANN, coordinatrice du pôle Education UNAF, ont débuté cette manifestation par la présentation de l’institution, du décrochage scolaire et des principaux chiffres nationaux et données qui ressortent de l’étude. L’Education nationale s’est fixée comme objectif de faire diminuer le nombre de décrocheurs car il y a une forte corrélation entre décrochage scolaire et chômage. En effet, plus de 40% des personnes sans diplômes de la génération 2007 a subi le chômage pendant une période allant de 1 à 4 ans. En 2011, 143 000 personnes sont sorties sans diplôme du système éducatif français. Cependant, « décrocheur » n’est pas forcément synonyme d’absence de diplôme. Les décrocheurs sont les élèves qui quittent un cursus d’éducation secondaire sans obtenir de certification. On comptait 233 000 décrocheurs en 2011 et 230 000 en 2012. Ils peuvent cependant tout de même être détenteurs d’un CAP ou d’un BEP. Par ailleurs, l’étude relève que le désengagement de la famille n’est pas systématique dans le processus de décrochage. Monsieur Jean-Marie PETITCLERC, fondateur et directeur de l’association LE VALDOCO, a ensuite pris la parole pour présenter son analyse du décrochage scolaire et présenter ses solutions à travers son expérience. L’association LE VALDOCO permet, entre autres, d’offrir aux jeunes un emploi du temps adapté à leurs difficultés. Grâce à un travail et un partenariat en triangle entre l’établissement scolaire, le jeune et l’association, elle prend le relais pour les matières dans lesquelles le jeune a des difficultés. L’objectif est de saisir le jeune comme étant à la fois enfant de ses parents, élève à l’école et apprenti-citoyen sur l’espace public pour transmettre limites et repères aux jeunes, en redonnant de la cohérence aux valeurs et de la crédibilité aux adultes. Marianne ESHET, déléguée générale de la Fondation SNCF est venue présenter l’« Alliance des mécènes pour l’éducation », un collectif de 7 grands mécènes qui unissent leurs moyens et leurs énergies pour l’éducation et lutter ensemble contre le décrochage scolaire : Deloitte, France Télévisions, HSBC pour l’éducation, ManpowerGroup, SNCF, Total et le mécénat de la Caisse des dépôts en font partie. Monsieur Paul-Marc REMY, chargé de mission « décrochage scolaire » au Ministère de l’Education nationale, est intervenu pour présenter l’action de l’Education nationale dans la lutte contre le décrochage et les différents dispositifs mis en place tels que le Service Civique, le réseau FOQUALE auquel appartiennent les écoles de la nouvelle chance ou encore le site dédié de l’ONISEP. L’après-midi a également été enrichi de deux témoignages venus étayer les propos tenus durant la matinée. Le premier, a été donné par Joël CANTAUT, chef d’établissement du lycée de la Nouvelle chance Alfred Kastler à Cergy Pontoise, qui a partagé le quotidien de son équipe pédagogique auprès des jeunes décrocheurs, leurs difficultés mais aussi leurs victoires puisque plus de 78% des élèves ont obtenu leur baccalauréat en 2014. Puis, Florence LHOMME et Marie-Laure GACHE, professeurs au microlycée Jean Macé à Vitry-sur-Seine, ont présenté leur projet théâtral mettant en scène les jeunes de seconde de leur établissement. Cette représentation est le fruit du travail continu sur toute une année des jeunes, en collaboration avec un foyer de retraités. Il a pour objectif de fédérer autour d’un projet culturel ces jeunes, qui ont souvent du mal à trouver un moteur à leur année de seconde qui ne comporte aucun examen final. Collette OUANOUNOU, réalisatrice du film « In Extremis », a présenté ce documentaire autour du projet du lycée Jean Macé, qui permet de prendre compte le travail et les progrès réalisés avec les élèves, grâce notamment à l’association entre ce projet théâtral et le soutien des retraités. En guise de conclusion de cette journée, et comme chacun des interlocuteurs ayant pris la parole autour du sujet a pu le souligner, la principale solution au décrochage scolaire est la détection et la prévention en amont du processus de décrochage. L’égalité des chances pour tous, ce n’est pas un même programme et une même méthode pour tous, mais c’est être en capacité d’adapter l’éducation aux besoins de chacun. Auteur : Camille LAPEYRONIE |