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"En parallèle des travaux de la commission Stiglitz, certaines régions, comme le Nord-Pas-de-Calais, ont entamé un travail de réflexion pour créer des indicateurs différents du PIB, capables de mieux refléter la réalité sociale et environnementale d’un territoire. L’ARF a décidé de généraliser la démarche. Charge aux régions de s’approprier ces nouveaux indicateurs et de s’en servir."
"Le conseil régional de Bretagne s’est pour sa part lancé dans un programme "ISBET" (indicateurs sociétaux de bien-être territorialisés), mis en œuvre par le réseau de réflexion Pekea. Un programme destiné à calculer un indice de développement humain territorialisé sur l’espace breton à un niveau régional, départemental et cantonal pour appréhender les différences qui touchent les territoires dans le domaine de la santé, des inégalités de revenus, de l’éducation
L’objectif ? Reconsidérer le progrès sociétal, c’est-à-dire réfléchir aux mesures et dimensions du bien-être et du progrès sociétal, qui ne sont pas forcément corrélés à la croissance économique du territoire, pour aboutir à des indicateurs locaux. Mais dans sa démarche, Pekea a décidé de travailler à partir des réflexions et des opinions des habitants "pour essayer de prendre en considération ce qui compte vraiment pour eux", explique Michel Renault, maître de conférences à la Faculté des Sciences économiques de Rennes et responsable du projet ISBET. Après des réunions publiques, l’équipe de recherche a questionné des groupes homogènes (personnes âgées en maison de retraite, collégiens, personnes en situation d’exclusion…) sur leur façon de percevoir le bien-être (qu’est-ce que le bien-être pour vous ?), sur leur niveau de bien-être et sur ce qui pourrait l’améliorer. A partir de ces données et en qualifiant les situations, les chercheurs ont établi une série d’indicateurs qualitatifs. Mais une question demeure toutefois au bout de ce travail : comment se servir de ces nouveaux indicateurs ? Bien sûr, ils n’ont pas pour objectif de se substituer au PIB, mais, "au-delà d’indicateurs de contexte, qui permettent d’avoir une image d’une région, qu’est-ce qu’on peut en faire au niveau des politiques publiques ?", questionne ainsi Michel Renault."