In Ministère de l’éducation nationale – le 29 janvier 2013 :
Accéder au site source de notre article.
George Pau-Langevin, ministre déléguée chargée de la réussite éducative participe le 1er février 2013 aux États généraux de la République, à Grenoble. Avant cet événement, elle s’exprime sur la question du décrochage scolaire sur libération.fr, le 29 janvier 2013.
"Le décrochage scolaire est aujourd’hui en France un fléau grave qu’il faut combattre en urgence. Ce sont en effet près de 140 000 élèves qui sortent tous les ans sans diplôme de notre système éducatif.
Cette situation est un gâchis économique pour notre pays et une menace pour notre cohésion sociale et la solidité de notre pacte républicain. Le décrochage scolaire est bien évidemment une source majeure de difficultés d’insertion professionnelle : le taux de chômage des non-diplômés approche les 50 %.
La situation de la jeunesse et la question de son avenir est au cœur du mandat du président de la république et du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Le décrochage scolaire est donc pour Vincent Peillon et moi même une de nos préoccupations majeures.
Nous ne sommes pas le seul pays à nous interroger sur ce phénomène considéré comme l’un des plus importants facteurs de risque de chômage et de pauvreté. Au niveau européen, l’un des objectifs phares approuvés par le Conseil européen dans la stratégie Europe 2020, est de réduire le taux d’abandon scolaire à moins de 10 %.
Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a pris l’engagement de réduire de 50 % le flux annuels des décrocheurs dans les prochaines années et d’offrir à tout jeune déscolarisé de 16 à 18 ans une solution de formation ou un service civique.
Atteindre cet objectif suppose de comprendre le phénomène du décrochage scolaire. C’est un processus complexe et long qui est le fruit de multiples facteurs sociaux, économiques, culturels et personnels. Atteindre notre objectif suppose de prendre des mesures à la fois pour le prévenir et pour raccrocher les jeunes qui ont déjà quitté le système éducatif.
Pour éviter de nouveaux décrocheurs, il faut des mesures de prévention des difficultés scolaires dès le plus jeune âge. Les collèges et lycées doivent être sensibilisés à cet égard. L’absentéisme est le premier signe d’un mal être du jeune à l’école et doit donc être pris au sérieux.
Sous le gouvernement précédent, la lutte contre l’absentéisme a été menée en privilégiant une démarche d’intimidation et de sanction financière à l’égard des parents. Nous avons donc soutenu l’abrogation de la loi Ciotti et nous travaillons actuellement sur un nouveau dispositif fondé sur le traitement rapide de l’absentéisme et la prise en compte de la multiplicité de ses causes. Il nous faut aussi agir sur les dispositifs d’aide sociale et de soutien à la parentalité afin qu’ils interviennent des les premiers signaux de l’absentéisme.
La cohérence de l’ensemble de dispositifs d’accrochage scolaire sera renforcée. Les projets d’établissement veilleront à les englober dans une démarche de bien être à l’école incluant le renforcement des relations avec les parents et la mobilisation des activités éducatives.
Une impulsion nouvelle sera donnée au pilotage des dispositifs de prévention et aux actions et structures innovantes de raccrochage (tels que micro lycée, etc.) et de prévention (collèges innovants) avec l’objectif de favoriser l’existence d’au moins une structure innovante par académie.
Un conseil national de l’innovation pour la Réussite éducative, élargi aux acteurs partenaires de l’éducation nationale, sera ainsi récréé et permettra de repérer, expertiser et diffuser les pratiques et initiatives innovantes.
J’organiserai une "Journée nationale de la réussite éducative" le 15 mai 2013 afin de mobiliser les acteurs des territoires, niveau pertinent d’intervention sur les risques de rupture scolaire. Les processus d’orientation scolaire seront revisités pour favoriser une orientation choisie et dés 2013, des expérimentations seront lancées, dans les établissements volontaires, de plans d’actions innovants pour une orientation choisie.
En matière de raccrochage, des mesures d’urgence viennent déjà d’être prises par Vincent Peillon pour assurer le retour en formation des jeunes décrocheurs. Le dispositif "Objectif formation-emploi" lancé en décembre 2012 doit permettre à 20 000 jeunes sortis sans diplôme du système éducatif de raccrocher de manière effective d’ici fin 2013.
Ce dispositif repose notamment sur la mise en place d’un contrat "Objectif formation-emploi" proposé à chaque jeune décrocheur, avec un parcours personnalisé de retour en formation et l’accompagnement par un tuteur."
Source : liberation.fr