PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

La loi sur la refondation de l’école a fait émerger les projets éducatifs de territoire ( PEDT) aujourd’hui reconnus par la loi, même s’ils n’ont pas l’envergure des Projets Educatifs Locaux dont ils constituent une partie.

Cette reconnaissance et la généralisation des PEDT à l’échelle du pays et des 23000 communes qui possèdent encore une école sur leur territoire est évidemment une avancée importante pour la définition d’une politique éducative locale basée sur le partenariat, la co-construction et pour tout dire l’intelligence locale.

Ainsi à l’occasion de bâtir un PEDT, comme pour un PEL et un PEG, se met en place une dynamique des acteurs éducatifs locaux autour de l’éducation nationale, les services municipaux, les associations de parents, culturelles, solidaires ou encore sportives et plus largement les premiers concernés les familles et les élèves.

Les réussites sont, nous le savons, nombreuses et ont permis depuis 2012 d’ancrer la question éducative (et péri-éducative) au centre des débats publics.

Evidemment ces PEDT, même construits à travers une trame prédéfinie, ont tous un caractère local pour ne pas dire « identitaire », fort des particularités ou des spécificités des communes s’engageant dans la démarche.

L’objectif est clair : réduire aussi les inégalités éducatives de territoires pouvant aller de un à 10 aujourd’hui !

L’objectif reste pourtant le même : réaliser de manière concrète et pragmatique tous les efforts nécessaires à la lutte contre les inégalités scolaires et sociales alors que notre école est accusée aujourd’hui de reproduire voire d’augmenter ces inégalités. 140 000 décrocheurs par an et une insertion vers le marché de l’emploi qui pose problèmes comme le prouve le taux de chômage massif des moins de 25 ans.

La volonté claire du Gouvernement, dès 2012, de mettre la priorité sur le premier degré répondait à la fois au constat des difficultés et aux attentes importantes des acteurs éducatifs et en premier lieu des enseignants et des familles.

Il faut dire, souvenons-nous en tous les jours,  que la décennie 2002-2012 avait été terrible puisque l’éducation a fait alors l’objet, pendant 10 ans de manière consciencieuse, d’attaques massives raréfiant les moyens ( 80000 postes supprimés, fin des rased, fragilisation de la carte scolaire, disparition de la formation des enseignants, promotion éhontée de l’école sur 4 jours…) et culpabilisant envers les familles et les élèves accusés d’être les premiers responsables de leur échec.

Dans la même veine,  enseignants et personnels éducatifs, étaient pointés du doigt et accusés de l’échec du système scolaire public confortant ainsi la part et le rôle du privé sous contrat.   

ll n’est donc pas anodin que les deux Ministres de l’Education, Madame Vallaud-Belkacem et celui de la Jeunesse et des Sports, Patrick Kanner aient co-signée fin décembre 2014 une convention portant la généralisation du PEDT sur tout le territoire permettant ainsi aux communes de s’engager sur un dispositif ayant fait ses preuves et pouvant répondre aux attentes éducatives locales.

Notre association, le CEDRE, milite pour l’amplification et la reconnaissance d’une politique éducative locale qui prenne en compte, au côté de l’Etat, des enjeux éducatifs de territoire permettant de « désanctuariser » l’école et lui redonner avec toutes les forces vives, internes et externes, pour réduire les inégalités en cours et concourir à la double réussite scolaire et éducative des élèves.

Cet objectif local est évidemment totalement complémentaire d’une politique éducative nationale ambitieuse qui fixe le cap, les règles et donne les moyens à chacun de refonder notre système éducatif. Il s’inscrit pleinement sur le grand mouvement de décentralisation qui en 1982 a conduit les régions et les départements à s’occuper des lycées et des collèges. Qui aujourd’hui a en s’en plaindre ?

 Cela a été le sens de la conception de la loi sur la refondation de l’école et du travail mené sous la houlette de Vincent Peillon alors Ministre de l’éducation nationale.   .

C’est ce travail et ce cap que nous devons conforter aujourd’hui, associations d’éducation populaire et élus locaux, pour amplifier le mouvement et nous assurer d’une réelle démocratisation de l’école, ouverte sur la société et rétablissant l’ascenseur social.

 Notre système est daté, sachons le faire évoluer afin de gagner en proximité et construire aussi des réponses éducatives locales.

Un exemple parmi d’autre du mouvement entamé. A l’échelle de notre département, le Nord, 300 000 élèves sont scolarisés dans nos écoles sur 596 communes.

Plus de 320 PEDT ont déjà été validés par l’inspection académique alors que 270 dossiers sont encore à l’étude. Oui le mouvement  est lancé et  les esprits se sont apaisés après les polémiques sur les conditions de réussite de la réforme des rythmes.

Le CEDRE continuera dans le mois à venir à travailler à cette urgence éducative souhaitant qu’au-delà la généralisation des PEDT, soit aussi reposée la question du financement des projets à travers l’amplification et la pérennisation du fond d’amorçage et du soutien de la CAF.

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