CONNAISSANCE: Il y a quatre cents ans, F. Bacon écrivait: « le vrai pouvoir, c’est la connaissance.» Mais qu’est ce que l’acte de connaître? Pour 1Piaget, 1968, épistémologue constructiviste, « connaître, ne consiste pas à copier le réel, mais à agir sur lui… de manière à le transformer »Par opposition à une information qui est « un ensemble de données formatées et structurées », la connaissance suppose "une capacité d’apprentissage et une capacité cognitive,,; elle recouvre des réalités très diverses, qui vont des savoirs dispensés par le système éducatif à l’innovation produite dans un laboratoire de recherche, en passant par les connaissances produites de façon inintentionnelle au cours d’une activité productive (Iearning by doing ou by using). Toute information peut être a priori codifiée, et donc reproduite et diffusée à grande échelle au moyen des technologies de l’information et de la communication (TIC); une connaissance peut être tacite et donc difficilement codifiable; c’est le cas du savoir-faire acquis au terme de plusieurs années de « métier", Foray, D. 2000. Tout savoir est singulier, alors que la connaissance est partageable. La perspective canadienne distingue trois types de connaissance: les connaissances alpha sont des connaissances humanistes ayant trait aux valeurs, croyances, jugements; les connaissances bêta sont les connaissances scientifiques (déductions, axiomes, définitions, etc.); les connaissances gamma relèvent des sciences sociales. Cette dassification n’incluait pas le savoir issu de la pratique, (I.e. les savoir-faire expérientiels ou empiriques, les savoirs issus de l’action). C’est pourquoi les connaissances de type Delta ont été ajoutées correspondant au savoir qui s’acquiert par l’expérience, par une pratique répétée, G. Le Boterf, 1984. Laconnaissance psychologique nous vient de l’introspection: "connais-toi toi-même ». La connaissance convoque l’idée que tout homme doit répondre à des problèmes, et va développer une recherche d’informations pour les résoudre. les voies d’accès à la connaissance peuvent se décrire par le pôle physique mis en jeu (tête, corps, coeur), par le canal sensoriel utilisé (vue, audition, kinesthésie), par le degré de conscience (conscient rationnel ou intuitif, semi-conscient, inconscient). L’intuition par exemple, est un mode de connaissance direct et de relation dont on sait l’importance dans les découvertes scientifiques. « La connaissance est un phénomène multidimensionnel, dans le sens où elle est, de façon inséparable, à la fois physique, biologique, cérébrale, mentale, psychologique, culturelle, sociale », E. Morin, 1986. la «gestion des connaissances» dans l’entreprise, appelée KnowledgeManagement (KM) est une démarche de mise en oeuvre coordonnée des compétences et des savoirs des salariés: répertorier les savoirs mobilisés, les rendre explicites lorsqu’ils sont tacites, les organiser au sein d’un système d’information ouvert à tous. L’adhésion des travailleurs est indispensable pour un partage efficace du savoir, qui peut avoir plusieurs objectifs: « offensif», lorsqu’il s’agit de mieux combiner les connaissances pour améliorer la qualité ou la faculté d’innovation;« défensif" lorsqu’il s’agit de préserver, ou de transmettre à de nouveaux arrivants, le capital de
connaissances d’une entreprise à fort turnover ou au départ à la retraite de ses personnels. Préserver, mobiliser et valoriser les savoirs humains pour améliorer la productivité et la qualité sont des objectifs perçus comme essentiels par un petit nombre d’entreprises qui s’efforcent de mettre en place un cadre institutionnel pour le partage des connaissances (Le Monde du 10 octobre 2000). Il existe une forme opératoire de la connaissance qui correspond à un registre pragmatique de fOrnlalisation, et qui a pour objectif d’orienter et de guider l’action, par exemple lorsqu’il s’agit de faire un diagnostic de situation pour savoir comment agir.
Complexité; Conscience; Corps; Expérience ; Multiréférentialité; Savoir;