Les auxiliaires de vie scolaire sont chargés de l’accompagnement d’élèves handicapés en milieu scolaire ordinaire. Leur mission s’inscrit ainsi dans les processus de division du travail éducatif au sein de l’école et leur nombre en augmentation constante atteste de la reconnaissance par les pouvoirs publics du bien-fondé de cette fonction. Cependant le statut attribué à ces emplois (précarité, faible rémunération, formation courte) conduit à s’interroger sur la possibilité d’assurer, dans ces conditions, des services de qualité et soulève la question de la professionnalisation de ces personnels. La recherche présentée dans cet article a pour objet d’étudier les relations, perçues par les auxiliaires de vie scolaire eux-mêmes, entre leurs conditions d’emploi et l’exercice concret de leur fonction dans les écoles où ils sont nommés. Des entretiens individuels ont été réalisés auprès de 34 auxiliaires de vie scolaire en poste dans le département de Seine-Saint-Denis, en région parisienne. L’enquête permet de restituer leur expérience propre, leurs représentations des rapports entre leur emploi et les activités qu’ils mènent, entre leur statut et leurs engagements sur le terrain. L’analyse montre que le statut qui leur est réservé ne leur semble pas être à la hauteur de la fonction attendue, qui implique un fort engagement personnel et sollicite des compétences diverses. La formation reçue est aussi très critiquée au regard de ce qu’ils en attendent. Sont également présentés les apports et les difficultés de collaboration avec les partenaires, notamment les enseignants et les professionnels spécialisés.
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