In Observatoire des inégalités :
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Extrait "Tout oppose les enfants qui ont des grands-parents et/ou des parents quasi analphabètes ou en difficultés avec l’écrit à ceux dont les parents, les grands-parents, et parfois plusieurs générations antérieures, non seulement sont ou étaient alphabétisés, mais ont connu de longs parcours scolaires. Les premiers découvrent l’univers scolaire comme un monde relativement nouveau et étranger et dépendent le plus complètement de lui pour s’approprier les éléments d’une culture écrite. Les seconds font partie de familles scolarisées dans le secondaire ou le supérieur depuis plusieurs générations, qui ont totalement incorporé la culture scolaire, qui se la sont appropriée et peuvent ainsi se permettre de vivre un rapport plus détendu à l’univers scolaire élémentaire. Familles où les lectures parentales sont diverses et variées (des journaux aux livres en passant par les revues et les bandes dessinées où les lectures les plus légitimes ont été sélectionnées et d’autres rejetées, où les parents conversent à propos de leurs livres et où, finalement, la lecture déborde largement le cadre scolaire pour s’intégrer aux moments les plus ordinaires de la vie du groupe. Pour les enfants vivant dans de tels univers familiaux, l’écriture et la lecture sont des réalités familiales avant d’être éprouvées comme des réalités scolaires. L’« écart » ou la « prise d’avance » se joue là, dans le premier cadre de socialisation où se transmettent nombre de ressources culturelles et morales indispensables dans le parcours de conquête d’une position sociale personnelle."
Categories: Pour l'égalité et contre les discriminations