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Retour sur l’expérience menée par un docteur indien, cognitiviste et chercheur en éducation, qui a encastré un ordinateur dans le mur d’un bidonville. Un projet aux résultats étonnants, qui remet en cause nos a priori sur l’éducation
L’éducation est un système auto-organisé, où l’apprentissage est un phénomène émergent
En fait, l’idée que l’apprentissage est un phénomène émergent n’est pas neuve : Piaget et Chomsky, pour ne citer qu’eux, ont montré comment le cerveau humain est une machine à faire du sens. Cependant, dans le monde d’avant Internet, cet « apprentissage spontané » ne traitait que la réalité immédiate, que ce soit la langue maternelle dans le cas de la grammaire générative, ou le monde physique pour les diverses conservations et opérations mises en évidence par Piaget. Dans des conditions normales, les connaissances moins « basiques » n’étaient pas expérimentables : on peut faire l’expérience de la conservation de la matière en faisant de la pâte à tarte dans la cuisine familiale. Mais on ne peut pas faire l’expérience de la façon dont les neurones miroirs sont activés chez une personne qui en voit une autre pleurer, ou rire, ou bailler. À ce niveau, l’apprentissage devait céder la place à l’enseignement, et l’éducation prenait la forme de scolarisation.
Oui mais voilà : avec Internet, on peut faire l’expérience de la façon dont les neurones miroirs sont activés. On peut même en faire l’expérience multimédia. Grâce à la structure non linéaire de la Grande Toile (hyperliens, recherche par mots-clé), on peut aussi compléter sa recherche sur les neurones miroirs, et découvrir ainsi qu’ils sont à la racine de l’empathie.
En permettant à l’apprenant d’insérer sa connaissance dans un réseau de connaissances connexes, l’éducation se fait en profondeur, et en cohérence avec le questionnement particulier de l’apprenant.