In Association des maires de grandes villes de France :
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Après deux ans de silence, le Comité interministériel des villes (CIV) qui s’est enfin réuni vendredi 18 février pour définir les orientations gouvernementales afin de venir en aide aux habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville, n’a pas été à la hauteur des attentes et des espoirs placés en lui.
Les Maires de grandes villes regrettent le manque d’annonces structurantes pour résorber les écarts criants et grandissants entre les zones urbaines sensibles et le reste du pays. De toute évidence, la politique de la ville ne semble pas être une priorité du gouvernement qui n’a fait que rappeler des mesures connues ou déjà annoncées (internats d’excellence, cordées de la réussite, programmes de réussite éducative, CUCS expérimentaux sur une trentaine de sites, maisons de santé), tout en repoussant le lancement, réclamé par de nombreux élus de grandes villes et de banlieues de toutes sensibilités, d’un programme de rénovation urbaine après 2013 (dit ANRU 2) et d’une géographie prioritaire renouvelée.
Par ailleurs, les Maires de grandes villes prennent acte du souhait exprimé de mieux articuler la politique de la ville et le Grand Paris, pour faire émerger de nouvelles solidarités territoriales et désenclaver les quartiers. Ils sont aussi favorables à ce que le dossier des copropriétés dégradées et de celui de l’emploi des jeunes soient traités avec vigueur, même si les 15 000 contrats d’autonomie provisionnés pour 2011 ne soient pas, loin s’en faut, à la mesure des défis posés par une jeunesse qui, de plus en plus, décroche dans les quartiers.
Michel DESTOT, député-maire de Grenoble et président de l’AMGVF demande de nouveau au gouvernement que la Politique de la ville devienne réellement un dossier prioritaire d’urgence nationale, faute de quoi le pacte républicain au cœur du vivre-ensemble continuera à se fissurer, au risque de nourrir davantage les violences et les replis identitaires.