Le travail d’Agnès Van Zanten a deux mérites. Il repose sur une enquête (160
entretiens dans 4 communes de la région parisienne) et il s’écarte du discours
dénonciateur à la mode dans les analyses du choix de l’école.
PRIORITÉ À LA RÉPUTATION
L’auteur n’élude pas pour autant les constats problématiques pour l’action publique. La très grande majorité des familles est très attachée à la liberté de choix de l’école: choix . entre établissements publics, choix entre public et privé. Leur attachement à cette liberté est tel que beaucoup sont prêts à changer de résidence si on les en prive. Le constat est plus préoccupant encore quand on découvre la réalité des critères de choix: la qualité de l’offre éducative – la pédagogie, le cadre et les moyens matériels, les activités et projets – s’avère secondaire; c’est plutôt la fréquentation de l’école qui l’emporte, à partir de réputations qui séparent de manière dichotomique « bons» et « mauvais» établissements.
Si l’analyse s’arrêtait là, la tentation serait grande de conclure à l’impuissance publique en la matière: il n’y aurait qu’à prendre acte de tendances sociétales incontournables.
L’intérêt de cet ouvrage est justement d’aller y voir de plus près, et d’ouvrir ainsi la voie à de nouvelles articulations entre aspirations individuelles et intérêt collectif en ce domaine.