PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

Interrogés en fin de collège, la très grande majorité des parents d’élèves de troisième pensent que leur enfant obtiendra le
baccalauréat, y compris quand ses résultats scolaires et ses chances de réussir au lycée sont en réalité très faibles. De fait, parmi les élèves les plus en difficulté et les plus exposés au décrochage, très peu envisagent la possibilité de l’apprentissage ou d’une formation professionnelle courte au lycée, ce qui reflète le déficit d’image de ces formations en France.
Dans le cadre d’une expérimentation menée dans des classes de troisième dans l’académie de Versailles, nous montrons que deux réunions spécifiques entre le principal du collège et les parents des élèves les plus faibles suffisent à faire évoluer très sensiblement les projets des familles et à élargir le spectre des orientations envisagées. Un tel ajustement des aspirations s’accompagne par la suite d’une importante réduction du décrochage scolaire, au profit de scolarités sans redoublement dans les centres d’apprentissage ou les lycées professionnels de l’académie. Deux ans après cette intervention très simple, le décrochage qui est de 20% dans cette population d’élèves est ramené à 15%.
En utilisant des données sur les groupes d’amis au sein des classes, nous montrons également que l’intervention s’accompagne d’une amélioration de l’intégration scolaire des élèves les plus faibles. Ils interagissent davantage avec leurs camarades ayant de meilleurs résultats : cette évolution des rapports entre élèves dans les classes représente sans doute l’une des clés de la réussite du dispositif expérimenté.
 
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