PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

Il y aurait « une vraie réflexion à conduire sur l’architecture scolaire qui, en France, a beaucoup évolué, en particulier depuis les lois de décentralisation », estime le géographe Michel Lussault, président du Conseil supérieur des programmes, dans le dernier numéro de la revue Diversité, titré « Habiter l’école ». « Avec la prise en charge de la maîtrise d’ouvrage des projets de bâtiments scolaires par les collectivités territoriales et la modalité propre du concours, on a, dans une certaine mesure, désinstitutionnalisé l’architecture scolaire. Ce qui n’est pas forcément un bien », ajoute-t-il, l’école n’étant pas « un lieu de vie comme les autres ».
Et la réforme des rythmes scolaires aurait montré la difficulté « à croiser les préoccupations des enseignants, des collectivités, des parents, des acteurs de l’éducation péri ou parascolaire ». Sans parler des normes.

Des grottes, un couloir secret et des jardins…

Serait-il donc totalement impossible de prendre en compte en premier lieu des besoins des premiers des acteurs concernés, les enfants ? « A la fin des années 1970, Jean Renaudie a réalisé l’école Einstein, à Ivry-sur-Seine » après avoir discuté avec eux, indique Michel Lussault. « Les enfants voulaient des grottes, et un couloir secret ! Dans l’école Einstein, il y a des grottes qui fonctionnent très bien (…) plus de trente ans après. (…) Ils voulaient aussi des jardins… Il y a donc un jardin d’hiver à l’intérieur de chaque classe, avec de grandes verrières. »
Et pourquoi pas « une école sans classe » ? Cette école existe, à Trébédan (Côtes-d’Armor), où les enseignantes, le maire et les habitants ont voulu « renforcer le rôle social et culturel de l’école » et ont travaillé avec un artiste-designer et un architecte qui ont créé des « espaces intimes et pédagogiques », d’autres partagés « comme la bibliothèque-cyberspace, accessible au public en dehors des heures de cours », et un nouveau mobilier scolaire. L’école sera livrée dans quelques jours.

Des clairières pour cours de récréation

Marie Musset, chercheur en éducation, qui compare les architectures scolaires de plusieurs pays, observe que « l’école s’éloigne peu à peu de son modèle initial, c’est-à-dire celui de la caserne ou celui du couvent. Les écoles nordiques sont ainsi souvent de plain-pied (…), nombre de cours de récréation sont tout simplement de grands prés, voire des clairières. Si l’on suit les préceptes des ‘écoles de la forêt’ familières aux pays nordiques, on pourra se salir à sa guise, parfois même grimper aux arbres » !
« L’architecture ne peut pas créer à elle seule un climat favorable », prévient Alice Giralté, chargée de mission à la mission ministérielle de prévention et de lutte contre les violences en milieu scolaire ». « Elle peut y contribuer en étant un appui aux pratiques pédagogiques, aux projets, à la socialisation des élèves et des adultes, ou encore en s’intégrant parfaitement dans le paysage urbain ou rural. A l’inverse, elle peut être un frein ; mais, là aussi, elle ne peut jamais être la cause unique d’un climat scolaire dégradé. »

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