In Ecole changer de cap :
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"Après la révolution culturelle des années 70 et l’apparition des premiers principes issus des pédagogies nouvelles, on a nourri l’illusion que nombre d’expériences innovantes avaient été « essayées » dans les écoles. Cette illusion inspire un discours récent arguant du rôle exclusivement "académique" de l’école : « l’école est là pour transmettre un savoir, point final. Les enseignants ne sont pas des éducateurs, ce n’est pas leur rôle », « à chacun sa place, à chacun son rôle. On ne va pas faire le boulot de l’assistante sociale ou de l’éducateur spécialisé ! Si certains enseignants contestent aujourd’hui la mission « éducative » de leur fonction. Si l’opinion parfois insiste tant sur le quantitatif et ignore l’état psychologique de la communauté éducative (on ne met en évidence que les statistiques, les notes, les taux de réussite et d’échec avant toute autre chose), c’est que le désarroi et le sentiment d’impuissance sont grands.
Ils n’en ont pas appris les règles les plus élémentaires mais ils sont censés pouvoir gérer un groupe – parfois très hétérogène- d’enfants ou d’adolescents. La vérité est que l’école est le principal coéducateur des parents, celui qui accompagnera l’enfant jusqu’à son adolescence, voire jusqu’à sa vie d’adulte. La mission de l’école, de fait, va bien au-delà d’une simple transmission de connaissance et de savoir. Elle est porteuse dans son fonctionnement lui-même d’un apprentissage du vivre ensemble, mais d’un apprentissage involontaire, incontrôlé et inadapté de la part de l’institution. D’une part, parce que l’on nie encore la nécessité de cet apprentissage inhérent à l’existence de l’école ; d’autre part parce que l’on ne prépare pas les enseignants à affronter la réalité de l’école comme notre première société."