Enquête sur l’Aide Sociale à l’Enfance et cet univers opaque où la loi du silence règne. Pendant deux ans, les journalistes Alexandra Riguet et Pauline Legrand ont cherché à comprendre ce système et ses problèmes.
En 2011, plus de 7,5 milliards d’euros de l’argent des contribuables ont servi à cette structure. Mais les drames et les faits divers se multiplient : un directeur d’association touchant notamment plus de 9000 euros de salaire, en plus des milliers d’euros de frais personnels pris sur le budget de fonctionnement, ou encore un pédophile, déjà condamné, engagé comme veilleur de nuit d’un foyer hébergeant des mineurs. Les manques et l’inexistence de contrôles des établissements ou des familles chargés de cette protection de l’enfance restent nombreux.
A voir pour mieux comprendre : ce soir sur France 5 à 20h40
A un peu plus d’un an de l’échéance fixée à la réalisation des objectifs mondiaux de l’Éducation pour tous, 57 millions d’enfants et 69 millions d’adolescents dans le monde ne sont toujours pas scolarisés, selon le Rapport mondial de l’Unesco.
À l’échelle mondiale, les filles représentent 54% des effectifs non scolarisés, et jusqu’à 60% dans les États arabes. Un pourcentage qui n’a guère évolué depuis 2000. Sur les 650 millions d’enfants dans le monde en âge de fréquenter l’école primaire, au moins 250 millions ne maîtrisent pas les bases de la lecture et du calcul. Parmi ces derniers, près de 120 millions n’ont, au mieux, qu’une expérience limitée de l’école, l’ayant abandonnée avant la quatrième année.
Les 130 millions restants, tout en étant scolarisés dans le primaire, ne répondent pas aux critères de référence minimaux en matière d’apprentissage. Souvent incapables de comprendre une phrase simple, ces enfants sont mal préparés pour entrer dans l’enseignement secondaire. Cette crise de l’apprentissage est d’une grande ampleur. Les analyses récentes montrent que moins de la moitié des enfants apprennent les bases dans 21 des 85 pays pour lesquelles toutes les données sont disponibles. Dix-sept sont situés en Afrique subsaharienne ; les autres sont l’Inde, la Mauritanie, le Maroc et le Pakistan.
L’UNESCO souligne également le peu de progrès accomplis pour faire baisser les taux d’abandon. Environ 137 millions d’enfants ont commencé l’école primaire en 2011, mais au moins 34 millions d’enfants sont susceptibles de quitter leurs études avant d’avoir atteint la dernière classe. Cela se traduit par un taux d’abandon précoce égal à 25 %, se situant donc au même niveau qu’en 2000.
L’Afrique subsaharienne ainsi que l’Asie du Sud et de l’Est enregistrent les taux les plus élevés d’abandon précoce. Dans ces régions, plus d’un élève sur trois qui a commencé l’école primaire en 2010 n’achèvera pas ses études primaires.
Enfin, l’UNESCO révèle que l’aide en faveur de l’éducation de base a baissé de six pour cent entre 2010 et 2011. Pendant cette période d’un an, six des dix plus grands donateurs d’aide à l’éducation ont réduit leurs dépenses, le Royaume-Uni étant désormais au premier rang mondial des donateurs bilatéraux en faveur de l’éducation de base.
Les fonds ne sont en outre pas dirigés vers les régions et les pays qui en ont le plus besoin. Seulement 1,9 milliard de dollars a été alloué aux pays à faible revenu en 2011, soit un réduction de neuf pour cent, et un montant très éloigné des 26 milliards de dollars nécessaires pour combler le déficit financier de l’éducation de base.
JCC
(Source : UNESCO)