L’accompagnement est un concept récent dans le champ des pratiques pédagogiques. On désigne par accompagnement scolaire : l’ensemble des actions visant à offrir, aux côtés de l’école, l’appui et les ressources dont les enfants ont besoin pour leur réussite scolaire, appui qu’ils ne trouvent pas dans leur environnement familial et social.
Ces actions sont centrées sur l’aide aux devoirs et les apports culturels nécessaires à la réussite scolaire. C’est en ce sens que l’on doit distinguer l’accompagnement scolaire des activités de loisirs périscolaires. Les actions d’accompagnement scolaire se sont fortement développées depuis le début des années 80. Elles sont hétérogènes, nées du terrain et ont été suscitées par une forte mobilisation du secteur associatif et du bénévolat, D. Glasman, 1992.
Une charte de l’accompagnement scolaire a été initiée en 1992, par le ministère de l’Education nationale et de la Culture, le ministère des Affaires sociales et de l’Intégration, le ministère de la Jeunesse et des Sports et le secrétariat d’Etat à la ville. Cette charte, élaborée en concertation avec les partenaires des milieux associatifs et de l’éducation, conçoit une pédagogie de la réussite : « L’école fait tout pour mener à la réussite les jeunes qui lui sont confiés. Pour remplir cette mission dans les milieux difficiles, elle ne peut se permettre de négliger les collaborations et les appuis qui s’offrent à elle.
L’accompagnement scolaire joue ce rôle de complément et de partenaire de l’école, pour autant qu’il se développe dans les respects des compétences et des responsabilités de chacun et des besoins de chaque enfant, sans prétendre se substituer aux obligations de l’Etat en matière scolaire… »
Les signataires s’engagent à : participer au développement des actions d’accompagnement scolaire qui contribuent à la réussite scolaire ; favoriser la constitution de réseaux locaux de solidarité (tissu associatif) en liaison avec les enseignants et les familles ; et manifester leur volonté de s’associer aux valeurs fondamentales de l’école ainsi qu’à ses objectifs…
Les objectifs : l’accompagnement scolaire ne se pose pas en alternative à l’école. Au contraire, il reconnaît son rôle central …
Les bénéficiaires : ces actions ont un caractère gratuit et laïque. Nullement destinées à promouvoir une « école bis », elles ne sauraient être confondues avec les opérations de « rattrapage » à but lucratif…
Les « accompagnateurs » scolaires : des actions de formation élaborées à partir des besoins du terrain seront organisées par des professionnels d’horizon divers… Il serait souhaitable que les enseignants participent à ces formations.
Les relations avec l’école et le collège : l’efficacité des actions d’accompagnement scolaire dépend des liens qu’elles entretiennent avec les projets d’école ou d’établissement…
Les relations avec les familles : l’accompagnement joue eu rôle de médiateur entre l’école et les parents.
L’accompagnement scolaire rencontre une demande sociale. Le social et l’éducatif se retrouvent sur l’idée qu’il n’y a pas de fatalité de l’échec scolaire, et que l’école ne peut faire face seule aux difficultés rencontrées par les élèves et aux inégalités qui les génèrent. Selon un premier bilan des actions menées, l’aide et l’accompagnement scolaire ne sont pas la recette miracle aux problèmes de marginalisation des banlieues. Mais ils peuvent – et c’est important de le souligner – redonner confiance à des milliers d’enfants, prévenir leur refus total de l’école et constituer des lieux d’écoute et de socialisation.
Selon C. Dannequin, 1992, « l’entraide scolaire est un mouvement de fond, qui affecte à des titres divers, toutes les structures qui ont pour vocation l’accueil des jeunes ».