La notion d’accompagnement va de pair avec la logique d’intégration. Il s’agit de mutualiser les compétences professionnelles afin de répondre aux besoins des enfants, là où ils peuvent se trouver en difficulté dans les établissements scolaires ordinaires, plutôt que de les déplacer dans une structure spéciale, marginale, en vue de les préparer à une éventuelle insertion en milieu ordinaire à plus long terme. La loi du 11 février 2005 (« Pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ») pose même le principe de l’inscription de tout enfant handicapé ou en présentant un problème de santé invalidant, dans l’établissement scolaire le plus proche du domicile qui sera appelé « «établissement de référence ». Cette mesure n’exclut d’ailleurs pas des modalités diverses de formation, qui peuvent se dérouler, en tout ou partie, dans d’autres établissements. En fait, dans les établissements scolaires ordinaires, différents professionnels spécialisés sont en mesure de contribuer, d’une façon ou d’une autre, à l’accompagnement des enfants en difficultés diverses : des enseignants, des éducateurs ou des rééducateurs de SESSAD, de RASED, de CMPP. etc. Mais nous nous intéressons ici plus particulièrement au rôle assuré, dans cette perspective d’accompagnement, par les auxiliaires de vie scolaire (AVS), chargés de l’aide à l’intégration.
Les services d’AVS se sont développés du fait de la rencontre, à la fin des années 90, entre deux préoccupations sociales importantes : celle de développer la scolarisation des enfants en situation de handicap à l’école ordinaire, celle de faciliter l’insertion professionnelle des jeunes. D’une part, les mesures réglementaires et les dispositifs institutionnels mis en oeuvre depuis 1975, pour promouvoir l’intégration scolaire, n’ont pas obtenu les effets attendus. Diverses analyses de la situation ont été effectuées vers la fin des années 90 : évaluations statistiques de la scolarisation des enfants handicapés (Raveau, 1995), rapport inter-ministériel (Scolariser les jeunes handicapés, 1999), comparaisons internationales (Fardeau, 2000). Elles ont conduit au constat des lacunes de la scolarisation – et surtout de l’intégration – et à la décision d’une relance de la politique d’intégration scolaire pour améliorer les conditions d’accueil et d’orientation de ces enfants à l’école (programme Handiscol’). D’autre part, l’augmentation du chômage qui sévit depuis les années 80 a eu des effets négatifs sur l’accès des jeunes à une première embauche. Un plan social a été lancé pour créer des emplois visant à répondre « à des besoins émergents ou non satisfaits présentant un caractère d’utilité sociale » (loi sur les emplois-jeunes, 1997)
C’est dans ce contexte économique – social que des mesures ont été prises, notamment pour accroître les ressources humaines en appui aux actions d’intégration. Ces dispositions qui répondaient à des attentes sociales évidentes ont reçu un accueil très favorable. Elles ne sont pas, cependant, sans soulever quelques problèmes.