« Il est de bon ton aujourd’hui de considérer que l’instance tierce que constitue l’Etat représente le vice du système français, le rôle régulateur de l’Etat n’étant envisagé que sous l’aspect bureaucratique et déresponsabilisant. Il nous semble que le type d’analyse soutenue par Robert Castel dans sa recherche de construction d’une société de semblables est à la fois plus généreuse et mieux à l’écoute de ce qu’est la société française.
L’association de l’Etat de droit et de l’Etat social devrait permettre de construire une société de semblables où, à défaut d’une stricte égalité, chacun serait reconnu comme personne indépendante et prémuni contre les aléas de l’existence (chômage, vieillesse, maladie , accident du travail). Ce double pacte -civil et social- est aujourd’hui menacé. D’un côté par une demande de protection sans limites, de nature à gérer sa propre frustration. De l’autre, par une série de transformations qui érodent progressivement les digues dressées par l’Etat social : individualisation, déclin des collectifs protecteurs, précarisation des relations de travail, prolifération des nouveaux risques. Que signifie être protégé dans des sociétés d’individus ? »
L’article complet de Elisabeth Zucker : [->http://www.prisme-asso.org/biblio/societe/zuckercastel.pdf]