On doit aux PEP l’inscription de la notion d’école inclusive dans la loi d’orientation de juillet 2013. Une valeur que l’association brandit haut et fort à l’occasion de son congrès national du 12 au 14 décembre. Aujourd’hui les PEP se battent pour le maintien à l’emploi des AVS, alors que, selon les PEP, l’engagement ministériel n’est pas appliqué sur le terrain. Les PEP poussent aussi ses exigences pour leur formation. Enfin les PEP aident à la mise en place des projets éducatifs territoriaux. Un dernier défi où elles tentent de faire le pont entre écoles et collectivités locales.
De la formation des AVS à la rédaction des projets éducatifs territoriaux, les PEP sont un des partenaires les plus importants et les plus proches de l’Ecole. Nées dans l’Ecole, les PEP sont aujourd’hui un acteur de sa transformation. Née en 1915, la fédération des PEP est un partenaire historique de l’Ecole publique. Elle accompagne chaque année plus d’un million de jeunes dans ses centres de vacances et de loisirs, des classes de découvertes (110 000 enfants), ses structures d’accompagnement scolaire (400 000 jeunes, des crèches aux ateliers relais en passant par l’accompagnement scolaire) et ses établissements pour enfant handicapés ou malades (100 000 jeunes). Le 13 décembre, son président, Jean-Pierre Villain, et son président honoraire, Joël Derrien, font le point sur la place des PEP dans la transformation du système éducatif.
La CDIsation loupée des AVS
"On est à l’origine de la formulation de l’école inclusive dans la loi d’orientation", explique JP Villain. "On l’a porté seuls au début et maintenant tout le monde revendique ce terme". Les PEP ses ont battus pour le passage de l’école intégrative à l’école inclusive. ""L’intégration c’est centré sur les requis de l’espace social", explique JP Villain. "L’inclusion c’est affirmer que ce qui compte c’est que la personne vive dans une société qui est un atout et non un obstacle. La société aide à la résolution du projet de vie de ses membres. C’est une vision de la société qui dépasse le cas des personnes handicapées et qui concerne tout le monde".
Pour l’inclusion des enfants handicapés, les PEP ont accompagné les politiques publiques depuis la loi de 2005. La fédération a fait partie des associations qui ont recueilli les AVS quand l’Etat a transmis leur contrat sous le gouvernement précédent. Aujourd’hui les PEP "sont satisfaits de l’annonce de la cdisation des AVS". Annonce seulement car, selon J. Derrien, des centaines d’AVS ont été licenciés malgré l’engagement ministériel. "Les inspecteurs académies ont envoyé les lettres de fin d’emploi. On a perdu des milliers de personnes compétentes et expérimentées".
C’est aujourd’hui la formation des AVS que veut faire avancer les PEP. "On souhaite qu’elle ait lieu en ESPE", explique Joël Derrien. Les PEP auraient souhaité que le recrutement se fasse à un niveau post bac. "L’accompagnement d’un enfant handicapé nécessite un certain niveau d’enseignement général puis une formation. Il faut aussi penser aux perspectives de carrière". Les PEP, qui forment déjà des milliers d’éducateurs, est prêt à participer à la formation des AVS.
Ni occupationnels, ni scolaires, quels contenus pour les PEDT ?
L’autre grand défi du moment c’est la mise en place des projets éducatifs territoriaux (PEDT). Les PEP ont conçu un guide pour aider les collectivités locales à les monter. "Le risque c’est de mettre en place des PEDT qui soient incohérents avec les objectifs de l’école. Dans notre fédération, 80% des militants viennent de l’éducation nationale. On est donc capable d’éviter que le périscolaire fasse la même chose que l’école ou quelque chose de trop éloigné des objectifs de l’école", explique JP Villain.
Les PEP gèrent des centres de loisirs et des dispositifs d’accompagnement éducatif. La fédération emploie des milliers d’animateurs formés. "On a l’habitude de travailler avec les communes", souligne J Derrien, grâce aux centres de loisirs. POur lui, les PEP ont acquis la conviction que les Dasen ne sont pas capables d’animer les PEDT. Et aussi que les PEDT doivent se focaliser davantage sur les contenus que sur les rythmes. "Il y a des dérives occupationnelles et d’autres scolaires", souligne JP Villain. "Entre les deux il y a le culturel. Ce sont ces activités culturelles qui peuvent réduire les inégalités. C’est là qu’on vérifie que le concept d’école inclusive est vraiment valable pour tous les enfants".
François Jarraud