In Vous Nous Ils – le 9 septembre 2013 :
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"Initiative salutaire", "outil du bien vivre ensemble", "un bon symbole" : la communauté éducative a salué la charte de la laïcité à l’école dévoilée lundi par le ministre de l’Education nationale Vincent Peillon, mais souligne qu’elle ne constitue qu’une "première étape".
Parmi les enseignants, le syndicat SE-Unsa salue une "initiative salutaire" qui rappelle un "principe fondamental qui s’est érodé au fil des ans, tant auprès des personnels, de leurs élèves ou des familles".
Mais pour lui, "cette charte ne trouvera sens que si elle est accompagnée de réflexions, d’actions, de comportements qui font vivre la tolérance" avec de nouvelles "ressources pédagogiques" et une formation des personnels.
La charte est un "outil du bien vivre ensemble", renchérit le Sgen-CFDT. Mais "elle n’est qu’un outil", prévient-il, réclamant aussi une formation spécifique pour les personnels et une "réflexion" sur une réforme des programmes, deux pistes prévues par le ministre.
Le Snalc, classé à droite, accueille la charte d’un "enfin!", tout en demandant qu’elle soit affichée dans toutes les salles de classe — et non seulement dans un lieu de passage — ainsi que dans les établissements privés sous contrat avec l’Etat.
Cette demande reçoit l’approbation de la Fep-CFDT, premier syndicat du privé, pour qui "la laïcité n’est pas une menace" pour ce secteur.
La charte est obligatoire dans les écoles, collèges et lycées publics mais M. Peillon a "invité" lundi les établissements privés à l’afficher.
Seule voix discordante, le syndicat de droite UNI critique une charte "entre incantations et mauvaises intentions", jugeant que "seuls des actes forts et concrets peuvent faire reculer le communautarisme dans nos écoles", à l’instar "de la loi de 2004 qui avait interdit le port du voile à l’école".
Chez les lycéens, l’UNL juge que la charte est "un premier pas, un bon symbole" mais qu’il faut "aller plus loin dans le dialogue avec les élèves" en évitant que le temps réservé à l’éducation civique ne soit "détourné pour rattraper les cours d’histoire ou de philo".
La Fidl accueille la charte avec "enthousiasme" même si elle regrette l’absence d’"articles plus précis et concrets dans leur application".
La fédération de parents d’élèves FCPE "salue" cette initiative, face "à la recrudescence des replis communautaires". "Il faut maintenant expliquer cette charte aux enfants et aux parents et la rendre vivante par des actions visibles".