PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In l’OECD – 2013 :

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En période de crise économique et de chômage chronique, on oublie facilement que le marché du travail va subir les effets à long terme d’une bombe à retardement : le péril démographique, engendré par le recul des naissances et le vieillissement des populations dans les pays développés. À l’avenir, le grand défi en matière d’emploi ne sera pas l’excédent, mais la pénurie de travailleurs qualifiés.

Aux États-Unis, en 2030, 25 millions d’actifs supplémentaires seront nécessaires pour soutenir la croissance économique. En Europe, le nombre de travailleurs pourrait diminuer d’environ 35 millions d’ici 2050 (soit 15 % de la demande totale de main-d’œuvre), de même que les emplois disponibles destinés aux travailleurs moyennement qualifiés baisseront d’ici 2020. Des excédents et pénuries de main-d’œuvre d’une telle ampleur auront à l’évidence de graves conséquences sur la croissance, et lorsqu’on tient compte des coûts de protection sociale liés au vieillissement, le spectre d’un désastre économique se profile.

Les marchés du travail devront s’adapter en profondeur pour que les pays restent compétitifs. La réforme des retraites est inévitable, et il faudra certainement augmenter les migrations de travail et les taux de productivité réelle pour réduire la demande de main-d’œuvre. Mais une pièce majeure du puzzle exige une attention urgente et concertée : la nécessité d’établir un marché du travail qui n’exclut aucun groupe.

Un marché du travail favorisant l’intégration autorise et encourage la population en âge de travailler à occuper un emploi et offre un cadre à son évolution professionnelle. Aujourd’hui, dans de nombreux secteurs et pays, divers groupes tels que les femmes, les jeunes, les travailleurs âgés et les actifs peu qualifiés, sont sous-employés. Il faut donc mobiliser efficacement les compétences et les ressources de ces groupes sous-utilisés afin qu’ils puissent participer à la croissance économique et en bénéficier. L’un des objectifs clés de la Stratégie Europe 2020 de la Commission européenne repose sur l’édification d’un marché du travail plus diversifié permettant d’accroître le taux de participation. Parmi les objectifs encourageant une « croissance inclusive, intelligente et durable » figurent la réduction à moins de 10 % du taux de décrochage scolaire, aujourd’hui de 13,5 %, ainsi que l’augmentation du taux de diplômés de l’enseignement supérieur chez les 30–34 ans à hauteur de 40 % (contre 34,6 % actuellement). Le but est de porter le taux d’emploi des 20-64 ans à 75 % en 2020, contre 68,6 % actuellement.

Cependant, l’augmentation du taux d’activité ne suffit pas à garantir une croissance inclusive et durable. Une offre abondante de travailleurs n’aura pas beaucoup d’impact si ceux-ci n’ont pas les compétences spécialisées et de haut niveau qui sont de plus en plus demandées par les employeurs. Comme le montre notre rapport de 2012, Into the Gap: Exploring Skills and Mismatches, les décalages entre les compétences et les niveaux de formation se multiplient dans le monde actuel, mondialisé et en constante mutation, même avec les taux de chômage actuellement élevés. En 2020, l’Europe comme les États-Unis vont être confrontés à des pénuries croissantes de main-d’œuvre hautement qualifiée, notamment dans les secteurs de la santé, des sciences, de l’ingénierie, du bâtiment, des services aux entreprises, ainsi que du commerce et de la réparation. Parallèlement, le problème de l’employabilité se posera toujours pour la majorité des 45 millions de nouveaux actifs entrant chaque année sur le marché, souvent peu qualifiés et originaires de pays en développement, mais aussi pour les employés des secteurs en perte de vitesse, comme l’industrie manufacturière et l’agriculture, qui auront des difficultés à se recycler dans les secteurs émergents comme l’informatique et les services aux entreprises réclamant des compétences avancées.

Ces distorsions qualitatives entre l’offre et la demande de travailleurs représentent un énorme gâchis de ressources humaines, et un obstacle considérable à une croissance véritablement durable et inclusive. Celle-ci ne sera atteinte qu’en remédiant aux insuffisances quantitatives et qualitatives constatées. Augmenter le taux d’activité ne suffit pas, il faut tirer le meilleur parti possible de l’ensemble des ressources humaines.
 

Second prestataire de services en ressources humaines au monde, Randstad, avec ses 4 700 agences, 28 700 salariés et 576 000 intérimaires quotidiens à travers 40 pays, connaît bien les disparités croissantes entre l’offre et la demande de main-d’œuvre. Avec nos partenaires de l’Université d’Amsterdam/SEO Recherche économique, nous avons mené une série d’études approfondies sur ce thème.

Notre dernière étude, Into the Gap, complète les deux premières, Mind the Gap et Bridging the Gap, et examine l’ampleur, la nature et les causes des distorsions qualitatives et quantitatives, actuelles et futures, de la main-d’œuvre. Ces recherches mettent en évidence plusieurs obstacles à une mobilisation plus globale et efficace des ressources humaines, notamment l’accès insuffisant à l’information sur les emplois et les demandeurs d’emploi, les comportements des entreprises et des demandeurs d’emploi, les questions relatives à la vie professionnelle (conditions de travail, équilibre entre travail et vie privée), et les décalages entre la formation, l’enseignement et les besoins du marché du travail.

Une stratégie à plusieurs niveaux est donc nécessaire. Outre l’amélioration des méthodes de recrutement, la réforme des systèmes d’enseignement et de formation, ou encore les démarches favorisant l’intégration sociale dans le monde du travail, il est indispensable d’accroître la flexibilité et la mobilité des travailleurs. Un marché du travail plus flexible favorise la diversité de la population active, et une plus grande mobilité entre métiers, secteurs et pays réduira le nombre de postes vacants et corrigera les distorsions entre travailleurs et emplois. D’autre part, la recherche indique clairement que les pays les moins touchés par la crise sont ceux qui ont établi un équilibre entre flexibilité et mécanisme de sécurité de l’emploi, en réponse aux chocs et aux changements structurels. Par conséquent, une croissance inclusive et durable s’appuiera sur un marché du travail réformé, alliant davantage de flexibilité de l’emploi et de sécurité des revenus : c’est-à-dire de « flexisécurité ».

Des réformes structurelles et des investissements sociaux seront nécessaires pour combler les disparités en matière d’emploi. L’enseignement et la formation – y compris les programmes d’apprentissage tout au long de la vie – sont nécessaires pour corriger l’inadéquation des qualifications et contrer la pénurie menaçante de travailleurs hautement qualifiés. Nous devons également repenser les politiques du marché du travail (subventions salariales, réglementation sur la protection de l’emploi, indemnisation du chômage et régimes de retraite), surtout celles qui s’appliquent aux groupes sous-employés. Une attention particulière doit être portée à l’impact des relations de travail modernes (travail intérimaire, temps partiel, travail indépendant) sur la création d’emploi, l’augmentation du taux d’activité, l’équilibre entre travail et vie privée, et la stimulation de la mobilité professionnelle.

En tant que spécialiste international des ressources humaines, Randstad aura un rôle important à jouer pour améliorer le taux d’activité et la réduction de l’inadéquation des compétences. Les agences d’intérim assurent aux employeurs la flexibilité nécessaire pour s’adapter rapidement à l’évolution du marché ; en témoigne le rapport Ciett, Adapting to Change, qui démontre que les entreprises utilisant des intérimaires parviennent à sortir de la crise plus rapidement. L’intérim offre également davantage de souplesse pour concilier travail et vie de famille, et peut constituer un véritable tremplin pour les groupes sous-employés ou inactifs. De plus, en investissant dans la formation et en améliorant la circulation de l’information sur l’emploi, Randstad peut contribuer à gérer la transition, facilitant les passages entre éducation et vie active, chômage et emploi, et entre deux emplois, lesquels contribuent à la hausse du taux d’activité et à la réduction des inadéquations de compétences. En tant qu’experts du marché du travail, nous contribuons déjà activement aux programmes nationaux d’intégration sociale, notamment ceux qui concernent le vieillissement actif, l’égalité hommes-femmes et l’insertion des travailleurs handicapés.

Relever les défis de l’emploi constitue une tâche ardue ; mais, fidèle à sa mission visant à « façonner le monde du travail », Randstad est prêt à devenir un partenaire de choix au service d’un marché du travail plus diversifié, flexible et efficace.

 

Références et liens recommandés

www.randstad.fr

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Categories: 4.2 Société

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