PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Education et Devenir – le 16 mai 2013 :

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Journée nationale de « la réussite éducative » : je m’attendais au pire et ce fut plutôt une agréable surprise, un changement de paradigme dans l’approche de ce que doit être la réussite éducative et l’apparition de préoccupations qui ne font pas partie du « code génétique » du système : le Bien-être, la bienveillance, la confiance…

Le protocole : Je sais que certains d’entre vous sont très sensibles au protocole de la « Monarchie républicaine » dont même le président normal ne parvient pas à se dépêtrer. Or donc, accueil à la Sorbonne…Tapis rouge « blasonné » dans le grand hall et huissier en « queue de pie », nœud papillon blanc (ça j’approuve) et épée au côté gauche. Ca va de soi ! Le recteur de Paris n’était pas en toge entouré, comme c’est le cas pour le grand protocole, de deux hallebardiers…Nous n’accueillions que trois ministres ! Cette débauche d’étiquette aurait tendance à me faire éclater de rire si elle ne confinait pas, in fine, au corsetage de l’institution.

Les tables rondes : Une première « Dynamique territoriale et réussite éducative », avec Agnès Van Zanten, Jacques Danzelot, Fréderic Bourtoumieu et Claude Dilain, sénateur. Chacun a joué sa partition, la présence de Claude Dilain, ancien maire de Clichy, pédiatre, a donné de la chair au débat et rappeler quelques évidences en matière de réussite éducative. Les notions de territoires, de cohérence des politiques (empilement des dispositifs qui relèvent de plusieurs ministères qui ne veulent rien lâcher de leurs prérogatives alors que le collectif est la clef de la réussite et qu’il faut un Chef de file), d’autonomie des établissements et de dynamiques locales ont été récurrentes. Donzelot, un brin provocateur, a rappelé que la réussite éducative reposait sur une présence affirmée des personnels dans les établissements (au moins 25 h) et sur le recrutement sur profil d’enseignants motivés. La continuité et la cohérence des actions « temps scolaire », « temps périscolaire » est une des conditions de la réussite, l’investissement et la volonté des maires sont déterminants, ils doivent « aimer l’école » et piloter le PEL qui ne se limite pas au périscolaire mais doit être l’expression globale d’une politique locale d’éducation, temps scolaire compris. Enfin, les ambitions de « bien-être », de bienveillance et de confiance doivent constituer le socle de ce projet.

Une seconde « Réussite éducative : quels enjeux pour les familles ? », avec François Dubet, Jacqueline Costa-Lascoux, Pierre-Yves Madignier et Jean-Paul Delahaye. Dubet a insisté sur le fait que l’Ecole accentuait les inégalités sociales et que pour certains, une Ecole massifiée était une Ecole « envahie » ! Costa-Lascoux a développé la proposition d’une « Ecole hospitalière », ouverte, transparente. JP Delahaye, DGESCO, a insisté sur le fait que la France consacrait à la dépense d’éducation un % du PIB qui se situe dans la moyenne de l’OCDE ( Mais en régression de 0,8% en 5 ans) mais que nos choix « historiques » étaient contestables puisque nous consacrons beaucoup trop de moyens aux lycées (+ 30%, multiplication des filières, des options, des LV étudiées) au détriment des écoles dont le financement est insuffisant ; des révisions douloureuses vont donc s’imposer à périmètre budgétaire constant.

Ont été évoqués les travers du système : notation et appréciations humiliantes, refus de répondre des élèves qui savent ne pas avoir droit à l’erreur, compétition permanente, statut dévalorisé de l’oral, opacité des décisions, orientation contre productive. Dominique Bertinotti , ministre, souhaite que soit renforcée la présence et le rôle des parents au sein des établissements ce qui implique de leur permettre d’acquérir les compétences nécessaires au débat et d’obtenir de la part de l’institution qu’elle rende compte dans un langage accessible à tous.

Atelier 3 : « Quelle place pour le bien-être à l’école ? ». Michel Lussaut, IFé, Cécile Blanchard, FCPE, Colette Gissot, adjointe au maire de Caen, Jérôme Carpentier, proviseur Créteil. Rapprocher « Bien-être » et Ecole pourrait apparaître comme une provocation ! Le proviseur a admis que ce n’était pas une priorité évidente pour une équipe de direction soumise aux contraintes de la DGH, des emplois du temps, du Bac et des autres examens… Cependant, le projet d’établissement peut être une opportunité pour développer une politique du « bien-être », de l’estime et de la confiance, de « l’accueillance » (Québec) et de la citoyenneté. Débat riche et très bien conduit par Michel Lussaut. Il y a bien eu quelques tentatives d’autojustification, vite remisées dans un « sac à malices » face à la réalité de la situation. Il est clair que cette préoccupation devrait structurer fortement les PEL, les projets d’école et d’établissement. Enfin, elle pose la question de la gouvernance globale du système et des hommes qui y travaillent ; si les personnels perçoivent du « bien-être » dans l’exercice de leur métier ils seront d’autant plus disposés à mettre en œuvre une politique de « bien-être » en direction des élèves. Le plaisir est un puissant facteur de réussite. Il faut donc cesser d’infantiliser les acteurs du système, réformer les corps « d’inspection », redéfinir le rôle des services et des cadres de la pyramide. Ce pourrait-être une idée pour la Refondation, la vraie ! Pas cet « ersatz » qui risque fort de se traduire par un traitement cosmétique des travers du système.

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