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En 2010, le niveau de vie de la majorité de la population stagne ou baisse, après avoir faiblement augmenté l’année précédente. Mis en regard du repli historique du PIB en 2009, suivi d’une reprise modérée de l’activité économique en 2010, ce résultat vient illustrer le rôle puissant de stabilisateur du système français de prélèvements obligatoires et de transferts sociaux.
Pour autant, au sein de l’ensemble de la population, les personnes les plus modestes sont particulièrement touchées depuis la crise. À l’inverse, le niveau de vie au-dessus duquel se situent les 5 %de personnes les mieux loties repart à la hausse, après avoir stagné en 2009.
Parmi ces dernières, pour les 1 % des personnes les plus aisées, le début de la crise a interrompu une période de croissance forte des revenus déclarés (+ 5,5 % par an en moyenne de 2004 à 2008). Leurs revenus repartent à la hausse en 2010, plus fortement que ceux des autres, sous l’effet des revenus du patrimoine.
Pour la deuxième année consécutive, le taux de pauvreté monétaire augmente pour s’élever à 14,1 % de la population en 2010. La hausse de la pauvreté en 2010 touche particulièrement les familles. 2,7 millions d’enfants vivent dans des familles pauvres en 2010. Ils vivent plus souvent avec un parent sans emploi ou en emploi précaire que les autres enfants. La situation du ou des parents vis-à-vis du marché du travail et le nombre de frères ou soeurs sont les principaux facteurs de risque de pauvreté des enfants.
En 2010, selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux, le niveau de vie médian des personnes vivant dans unménage de France métropolitaine est de 19 270 euros annuels, soit 1 610 euros par mois (figure 1). Cemontant est celui qui partage la population en deux, la première moitié ayant moins et la seconde ayant plus. Les 10 % de personnes les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à 10 430 euros annuels (1er décile). Les 10 % les plus aisées disposent d’au moins 36 270 euros annuels (9e décile), soit 3,5 fois plus. Par construction, tous les membres d’un même ménage ont le même niveau de vie. Il correspond au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation de celui-ci.
Par rapport à 2009, le niveau de vie médian diminue de 0,5 % en euros constants. Les autres déciles de niveau de vie diminuent également. La baisse n’est sensible que dans le bas de la distribution (entre – 1,3 % et – 1,6 %pour les trois premiers déciles) et plus modérée pour le neuvième décile (– 0,3 %).