Le premier acte de la « Refondation » porte sur les rythmes scolaires. C’est peut-être une erreur stratégique si l’on considère l’émotion suscitée dans le monde enseignant.
D’autres mesures, et non des moindres, font partie du projet : rompre avec le caractère sélectif du système éducatif, remplacer la compétition par la coopération (etc.). Si Vincent Peillon avait commencé par là, l’émotion aurait sans doute pris d’autres proportions et elle aurait été bruyamment relayée par la droite.
Le problème des rythmes étant aujourd’hui posé, il s’agit d’en examiner toutes les données. Celles-ci ne peuvent se réduire aux « rythmes chrono biologiques », car il s’agit en fait de lutter contre le malmenage que le système scolaire fait subir aux enfants.
Certaines dispositions de la réforme Faure de 1972, les deux directives de la loi Jospin de 89 (placer l’élève au centre du système éducatif – organiser la scolarité en cycles) apportaient des améliorations au système, un début de rupture avec le formatage. Elles n’ont été ni comprises ni mises en œuvre, ce qui décrit l’état du système et souligne que le « changement » a besoin d’une pédagogie pour s’opérer.
Du Plan Langevin Wallon à nos jours, l’action militante des mouvements pédagogiques, les recherches-actions effectuées dans les écoles expérimentales, ont éprouvé des mesures très concrètes qui, en anticipant les objectifs de la refondation, permettent de mieux respecter les besoins physiologiques et psychologiques.
Il existe parallèlement un grand nombre d’innovations « spontanées » qui peuvent également témoigner en ce sens.
Pour sortir par le haut des blocages actuels, nous projetons de proposer aux mouvements pédagogiques, aux associations de parents, à la CSF, au CAPE (Collectif des associations partenaires de l’école publique), d’opérer un recensement de ces mesures concrètes, de le faire connaître au public, de le transmettre au Conseil de l’Innovation et d’inviter le Ministre à en faire usage.
A cet effet, en tant qu’initiateurs du Pacte Educatif pour une Société Educatrice Décentralisée nous avons établi un catalogue de mesures auxquelles nous avons contribué ou nous contribuons actuellement.
Nous souhaitons l’étoffer et le rendre encore plus persuasif.
Vous avez signé ce pacte en tant que militant-e- associatif, c’est pourquoi, afin de le compléter :
Nous vous demandons de consigner les innovations et pratiques
s’opposant au « malmenage »,
qui selon vous, pourraient figurer dans ce catalogue.
Quelques lignes à envoyer très rapidement à contact@pacte-educatif.org
(ajouter les précisions qui vous semblent utiles – lieux – acteurs…)
MERCI
RESPECTER LES RYTHMES… ET LUTTER CONTRE LE MALMENAGE
(CATALOGUE DE MESURES CONCRETES EXPERIMENTEES)
DEBUT DE JOURNEE
– Entrée échelonnée, directement dans les classes ( ouvertes à 8h50)
– Démarrages de la classe dans la convivialité (petites nouvelles – surprises à deviner – infos diffusées par l’équipe radio de l’école)
DETENTE
– Dans les cours trop petites, récréations décalées pour éviter l’excitation
– Les mises en rangs, les montées d’escalier silencieuses qui obligent à une caporalisation sous prétexte de « ramener le calme » qui sont abandonnées avantageusement
– Pause méridienne : utilisation des locaux polyvalents (BCD etc…)
RESTAURATION
– Les tablées de 5enfants à la cantine, accompagnés par un parent volontaire
– Contribution des enfants au rangement en accord avec le personnel
ORGANISATION DE LA SCOLARITE
– Les cycles qui permettent un suivi des enfants sur plusieurs années (sous diverses formes dont les classes multi-âges)- les enfants mieux connus – les apprentissages étalés sur des temps inégaux – le stress de la rentrée éliminé
– Accueil des enfants par petits groupes dans la classe supérieure (en fin d’année)
– Liaison école/ collège, divers dispositifs pour assurer la transition
– Les mini collèges – le tutorat – durée des cours 1h30 (multiples avantages)
CREER ET ENTRETENIR L’INTERET POUR LES APPRENTISSAGES
– Tout ce qui donne du sens aux apprentissages et justifie l’effort, notamment les projets, la lecture experte et l’usage de logiciels
– L’enfant/élève au centre, l’absence de notation et de classement (ni compétition, culpabilisation, exclusion), l’erreur source d’apprentissages
– Les travaux personnels ayant des prolongements à la maison comme les chefs-d’œuvre pédagogiques, les arbres de connaissance
– Les parcours de connaissance, inter et transdisciplinarité (au collège)
COOPERATION – SOCIALISATION – SOLIDARITE
– Tutorat d’un petit par un grand – parrainage – entraide
– Travail en petits groupes
– Gestion coopérative des conflits – médiation
– Gestion du goûter collectif
L’INEGALITE SOCIALE
– Pas de devoirs du soir mais procédés de substitution (pour que les parents soient tenus au courant des apprentissages)
– Dialogue avec les parents en collectif, en petits groupes et principalement en entretiens individuels institutionnalisés
– «Education Populaire » au travers de diverses actions comme exposition/vente de livres de littérature jeunesse, présentation de travaux, de réalisations de productions culturelles (Festival de création enfantine), sociales (exemple collaboration école/ maisons de retraite)
SOCIETE EDUCATRICE
– Mise en synergie des temps éducatifs (coopération et projets communs avec le péri scolaire)
– Coopération animateurs/ enseignants dans les Maisons des Enfants, les classes de nature etc…
– Projets adultes/enfants – projets école /collectivité locale (environnement – gestion des biens collectifs…)