In C’est Kiltissisme – un blog des deux côtés de la manche avec du tartan, et Cath Kidson :
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Après plusieurs semaines dans la spirale infernale de l’inactivité, Kiltissime sort de son sommeil de princesse pour toucher du bout du doigt le thème ô combien polémique des rythmes scolaires.
Tandis qu’en France nous nous déchirons pour savoir si la réforme proposée par Vincent Peillon est une perfidie sans nom ou va dans le bon sens, nos voisins outre-Manche ont encore décidé de ne rien faire comme les autres.
Les systèmes éducatifs britanniques sont radicalement différents du notre. En premier lieu, la question de l’éducation est bien plus décentralisée qu’en France: l’Angleterre et le Pays de Galles ont leur propre fonctionnement, et l’Ecosse a une toute autre organisation. Dans ces systèmes, les autorités éducatives locales détiennent une très grosse partie du pouvoir décisionnel. Et dans ces autorités éducatives locales, les écoles ont un libre arbitre plus ou moins grand selon leur statut (écoles publiques, académies, free schools, etc). Cela vaut pour les programmes scolaires, le recrutement des enseignants, et aussi, on y vient, aux rythmes scolaires.
Concrètement, tout le monde est, à une chose près, libre de faire ce qu’il veut. Depuis septembre 2011, il n’y a plus aucune obligation concernant la durée de la journée de classe. Le seul impératif concerne la durée de l’année scolaire, qui doit comprendre au moins 380 demi-sessions, ou encore 190 jours.
Quant à la journée d’école, elle est du ressort des établissements. Généralement, elle commence à 9 heures et se termine à 15 heures 30, pour un total hebdomadaire de 25 heures de cours dans le primaire (souvent moins pour les tout petits – pour info, l’école est obligatoire dès l’âge de 5 ans), et de 27 heures dans le secondaire, étalées sur cinq, voire six jours. Depuis septembre 2011, les chefs d’établissement peuvent modifier la structure des journées et semaines d’écoles comme bon leur semble, sans même consulter les parents d’élèves et les professeurs (voir l’article du TES Magazine à ce sujet).
Cela étant posé, que deviennent les élèves dont les parents travaillent, quand les cours finissent en milieu d’après-midi ? C’est précisément là que le bât blesse.
Les parents ont de nombreuses solutions devant eux: babysitter, au pair pour ceux qui en ont les moyens, sinon out of school clubs qui sont un peu plus abordables. Les breakfast clubs, par exemple, offrent petit-déjeuner et activités ludiques pour préparer les enfants à leur journée d’école. Les after school clubs, comme leur nom l’indique, récupèrent les enfants après les cours, leur donnent une collation, les aident pour les devoirs et leurs proposent des jeux.
Toutes les écoles sont sensées proposer des solutions de garde d’enfants, ou au moins être partenaires de structures qui le font. Cependant, les out of school clubs sont en très grandes difficultés: premièrement parce qu’ils sont saturés, et deuxièmement car elles peinent à se financer. Austérité oblige, de plus en plus de collectivités locales coupent dans leur budget dédié à l’enfance, et pour les chanceux, le relais du financement est pris par une association caritative ou la fondation d’une grosse boîte de céréales (pun intended ).
Alors, une idée lancée comme ça par le Premier ministre David Cameron: pourquoi ne pas obliger les écoles publiques à rester ouvertes jusqu’à 20 heures pour aider les parents qui travaillent ? Je vous laisse imaginer le tollé que cela a provoqué… Et on n’en a plus jamais entendu parler.
Voilà, en gros, les grandes lignes du système britannique. Pour en savoir plus, je ne saurais trop vous encourager à cliquer par ici pour lire ce papier fascinant du Guardian sur l’importance vitale des breakfast clubs dans les zones les plus démunies du pays.