PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

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Il y a moins de deux ans les syndicats majoritaires et les grandes associations, partenaires de l’école, qui sont aujourd‘hui opposés (ou réservés) sur la semaine de 4 jours et demi, étaient tous favorables à la suppression de la semaine de 4 jours. Cela s’est révélé une première fois avec le ministre Luc Chatel et une seconde fois avec le ministre Vincent Peillon.

Cela faisait suite à une convergence de rapports dénonçant la semaine de quatre jours et ses effets tout à fait négatifs. Qui sont les auteurs « irresponsables » de ces différents rapports ? L’Académie de Médecine, mais aussi l’Inspection générale de l’Education nationale, les Parlementaires, et même la Cour des comptes qui tombe à bras raccourcis sur la semaine de 4 jours et sur l’organisation du temps scolaire conçu en priorité par et pour les adultes. Ce refus de la semaine de 4 jours était donc très étayé et s’appuyait sur des constats précis.

L’aménagement du temps scolaire est un levier pour changer le système éducatif français

La plupart des politiques (mais aussi les hauts fonctionnaires de l’Education nationale) a toujours considéré l’aménagement du temps scolaire soit comme un « gadget » soit comme un « cactus ». Rares sont ceux qui ont perçu ce sujet comme un levier de changement. On peut citer les ministres : A. Savary, L. Fabius, P. Seguin, L. Jospin, G. Drut et L.Chatel. Aujourd’hui on voit bien que les rythmes scolaires sont un véritable phénomène de société qui met en branle l’ensemble de ses mécanismes d’équilibre, et qui concernent aussi bien la vie familiale, la vie économique que les collectivités locales et territoriales, etc.

A noter que l’on n’a jamais vu déclencher une grève relative sur une revendication d’aménagement du temps scolaire. C’est une grande première. Cela veut dire aussi que nous sommes ici loin du « gadget » et que cela touche à des points très sensibles du fonctionnement du système éducatif : les conditions de travail, la pédagogie, les missions des enseignants, la place et le rôle de l’école dans la société …

Dans cette concentration de contestations, vous observez des alliances « contre nature » ou à « front renversé » : des syndicats d’enseignants progressistes sont alliés à des syndicats très conservateurs. Certains s’opposent à la semaine de 4,5 jours parce qu’ils estiment que cela serait même contre-productif si on ne modifie pas les programmes, les pratiques pédagogiques et si on ne forme pas les animateurs, sans compter pour d’autres la demande de moyens supplémentaires. Globalement ces derniers sont loin d’avoir tort mais il faut faire accepter, in fine, que « l’on ne peut pas tout faire en même temps ». Les conservateurs quant à eux ne veulent rien changer. Et pourtant ce changement est indispensable.

L’école française se trouve dans le mur et alors qu’un levier est possible, tout le monde bloque

La situation scolaire de la France est l’argument le plus percutant de ce levier qu’est l’aménagement du temps scolaire. Tous les classements européens et mondiaux nous placent en-dessous de la moyenne avec une chute libre depuis les années 2000. Phénomène confirmé et amplifié par les résultats de l’enquête internationale (2011) qui porte sur l’apprentissage de la lecture (fin CM1) et qui montre que nous sommes là aussi en-dessous de la moyenne.

L’Unicef a publié un rapport qui montre que, pour les inégalités scolaires, la France se classe 23ème sur 24 pays. Cela montre que notre enseignement favorise les écarts et a pour effet d’augmenter le nombre d’élèves en échec scolaire.
Nous sommes là aussi en bonne voie pour battre un record.
La suppression du samedi et son non-remplacement par le mercredi matin a été particulièrement néfaste sur les projets innovants. Elle a de fait supprimé des expériences concluantes notamment des répartitions sur dix demies journées, des journées allégées, et des vacances d’été écourtées…
A noter que dans ce type d’expériences, les élèves, les enseignants et les parents étaient très satisfaits, et qu’aucun de ces acteurs n’avait souhaité revenir en arrière malgré l’inconvénient de la diminution des vacances.
Pour résumer : la première spécificité du système français c’est la semaine de quatre jours, qui est unique au monde, et la deuxième, c’est le fait que la France est en chute libre dans tous les classements internationaux.

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