In IRDSU :
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Depuis octobre, l’IRDSU contribue activement aux trois groupes de travail mis en place par François Lamy, ministre délégué à la Ville, dans le cadre de la concertation « Quartiers, engageons le changement » ainsi qu’aux travaux du Conseil National des Villes et de l’Observatoire National des Zones Urbaines Sensibles.
Des consensus apparaissent déjà : une géographie d’intervention qui prenne en compte la diversité des territoires, le rôle prépondérant des habitants dans la prise d’initiatives, l’importance de l’échelle intercommunale pour lutter contre la ségrégation urbaine, ou l’enjeu de construire les projets de territoire à partir des politiques de droit commun de tous les pouvoirs publics.
Et à ce stade du débat, il nous paraît utile d’insister sur quelques conditions de réussite très importantes pour les professionnels du Développement Social Urbain : un projet de territoire durable, partagé et obligatoire; un contrat stratégique, opérationnel, engageant et adapté; une “géolocalisation” de l’engagement des politiques publiques territoire par territoire ; une observation de qualité et une négociation de la géographie prioritaire; une participation des habitants radicalement renouvelée; et une ingénierie locale renforcée pour garantir la qualité du projet de territoire.
Mais le calendrier de la concertation ne permettra pas d’aller au bout de tous les sujets de cette réforme retardée depuis tant d’années. Le ministre reconnaît lui même l’ampleur de la tâche.
L’ambition d’une relance de la Politique de la Ville demande donc la pérennisation d’un cadre de travail partenarial national, par exemple dans le cadre du Conseil National des Villes et de groupes de travail thématiques.
Nous demandons en conséquence à ne pas s’arrêter au 31 janvier ? à la clôture de la concertation ? sur les sujets insuffisamment traités, ni à se focaliser sur les projets de loi annoncés, sans prendre en compte les autres réformes en cours qui vont impacter de façon considérable la Politique de la Ville dans les années à venir : la politique d’égalité des territoires et de développement durable, la péréquation financière, la politique du logement social et d’urbanisme, la réforme de la décentralisation et de l’Etat, sans compter les politiques économiques nationales et européennes.
Par ailleurs, nous tenons à réaffirmer que les choix d’économies budgétaires ne peuvent pas continuer à se faire sur le dos des quartiers populaires et de leurs habitants. Ils ont été lourdement impactés ces dernières années, comme le montrent les difficultés des associations. Ces politiques sont des politiques de développement et d’investissement d’avenir pour toute la société. Nous pensons qu’il n’y aura pas de réforme viable sans un véritable effort financier sur les moyens de droit commun, sur les moyens spécifiques de la Politique de la Ville et via la péréquation financière.
Le Bureau de l’IRDSU ? janvier 2013