In ID2 – Innovation Diagnostic :
Accéder au site source de notre article.
Pour la rentrée 2012-2013, 40 enfants des deux écoles élémentaires Jean Macé et Pierre-Brossolette de la Ville des Mureaux (Yvelines) sont allés à l’école une semaine avant les autres. L’objectif de ce dispositif est de permettre aux enfants de reprendre en douceur le chemin de l’école après une période de vacances longues. Ils renouent avec l’institution scolaire dans un cadre plus souple que celui de l’année scolaire : journées courtes (9h-16h), moins d’élèves par enseignants, activités à la fois ludiques et éducatives. L’équipe d’enseignants volontaires peut ainsi s’engager dans une relation plus étroite avec chaque élève, favoriser leur investissement dans un rapport plus humain aux savoirs. Durant cette période, les élèves ont le temps de se réapproprier les règles et parfois retrouver la maîtrise de la langue oral et écrite. C’est aussi l’occasion pour les familles de discuter plus longuement avec les enseignants ou la direction.
Le dispositif a été créé en 2004 pour les élèves des classes de CM1 et CM2, et parfois quelques élèves de CE1. Depuis la formule est restée la même. A la rentrée 2012, les élèves se sont initiés aux oeuvres de Raoul Dufy et de Henri Matisse, et sont allés visiter Honfleur sur les traces des deux peintres. Ils ont visité une serre aux papillons, appris à faire du roller et se sont en même temps perfectionnés en lecture ou en expression écrite. Des travaux autour de ces activités sont ensuite organisés en classe par petit groupe. Les travaux effectués lors de cette semaine ne sont pas notés. Selon Christelle Camsuza, une enseignante interrogée par Le Parisien, « cette semaine leur redonne confiance en eux. Ils font de nouvelles expériences et se sentent valorisés parce qu’ils ont des dizaines de choses à raconter à leurs copains ou à leurs parents » A la fin de la semaine, les parents sont conviés à découvrir les réalisations de leurs enfants.
Dans l’ensemble, les équipes pédagogiques observent une amélioration du rapport de l’enfant avec l’école, « les plus agités sont plus calmes », rapporte Dieynaba Diop, l’élue en charge de l’éducation. Pour les enseignants ces amélioration sont à mettre sur le compte de l’apprentissage par le jeu, qui canalise l’enfant et crée un lien de confiance plus pérenne dans le temps. Leur présence n’est pas obligatoire mais ils viennent de bonne grâce. Ils acceptent plus facilement les règles comme arriver et partir à l’heure.
Ce dispositif est en partie financé par la Ville, qui prend en charge la majeure partie de la rémunération des enseignants. Pour la rentrée 2012, les 25 heures assurées par 5 enseignants ont coûté 3 000 euros. La mairie fournit aussi du matériel pédagogique et les goûters (les enfants rentrent chez eux pour le déjeuner). L’association des « amis de la ZEP » complète le paiement de la rémunération des enseignants et a financé la sortie à Honfleur, c’est-à-dire le car et la billeterie. Ce dispositif est gratuit pour les familles. Il a coûté en tout cette année 7 000 euros.
« Les amis de la ZEP » a été créée en 1986 par l’inspecteur de circonscription pour permettre aux écoles des Mureaux d’obtenir des subventions et de les gérer pour monter des projets, explique Michèle Paternoster, trésorière de l’association et coordinatrice éducation prioritaire à l’inspection de la circonscription des Mureaux, dont l’inspectrice, Sylvie Amador, préside l’association.