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Les résultats de l’enquête PIRLS 2011 (Progress in International Reading Literacy Study), qui mesure les performances en lecture des élèves de CM1 ont été présentés à la presse internationale mardi 11 décembre à Amsterdam.
Plusieurs constats préoccupants ressortent de cette enquête, qui met en évidence l’échec des politiques menées depuis 2007. La réforme des programmes, la semaine de quatre jours, l’assouplissement de la carte scolaire, la pression des évaluations n’ont pas permis les améliorations promises.
La France, avec un score de 520 points, se situe au-dessus de la moyenne internationale (500 points) mais en deçà de la moyenne européenne (534 points). Si les performances des élèves français témoignent d’une grande stabilité moyenne depuis 2001 (525 en 2001, 522 en 2006) on observe une baisse significative des performances sur la compréhension des textes informatifs (- 13 points) et une baisse significative des performances pour les compétences les plus complexes (-11 points).
Les inégalités de performance entre les élèves demeurent importantes en France et ne se réduisent qu’à la faveur d’une baisse significative du pourcentage d’élèves français les plus avancés (7 % en 2001 contre 5 % en 2011). Les élèves français sont en outre surreprésentés dans le quartile européen des élèves les plus faibles (32 % contre 25 %).
De même, les écarts de performance entre filles et garçons français se resserrent mais par une moindre performance des filles entre 2001 et 2011.
Enfin, un problème récurrent demeure en matière d’estime de soi des élèves français : ceux-ci sont toujours les plus nombreux à s’abstenir de répondre lorsque les réponses doivent être rédigées. Ils sont aussi les plus nombreux à ne pas terminer les épreuves.
Avec la mesure des résultats en lecture dans le premier degré de nos élèves, l’enquête PIRLS 2011 complète le diagnostic sur la performance scolaire du premier degré établi par d’autres évaluations internationales et par les évaluations nationales.
Ces résultats, qui confirment les traits d’un système scolaire trop inégalitaire marqué par une part importante d’élèves faibles, concernent la génération des élèves qui a été scolarisée au moment de la mise en œuvre de la réforme du premier degré introduite en 2008 (réorganisation du temps scolaire, nouveaux programmes…).
Ils confirment la pertinence des orientations présentées pour la refondation de l’École :
- La priorité au premier degré qui n’a pas bénéficié, ces dernières années, des attentions nécessaires.
- La réussite de tous les élèves et l’amélioration de la qualité des apprentissages : le nouveau dispositif "plus de maîtres que de classes", l’accueil des enfants de moins de trois ans, la refonte des missions et des programmes de l’école maternelle et élémentaire…
- La réforme de la notation pour redonner confiance aux élèves dans leurs capacités et renforcer leur volonté de réussir.
- L’amélioration des pratiques pédagogiques. Elle passe notamment par une meilleure formation initiale et continue des enseignants avec la création des ESPE et le développement des pratiques pédagogiques innovantes aux effets reconnus.
L’enquête PIRLS rappelle plus que jamais l’urgence d’une évolution de l’École et nous oblige aussi à réussir cette refondation de l’École qui est un enjeu majeur pour le pays.
Note : L’étude PIRLS, coordonnée par L’IEA (International Association for the Evaluation of Education Achievement) vise, tous les cinq ans, à mesurer les performances en lecture des élèves à la fin de leur quatrième année de scolarité obligatoire (CM1 pour la France) dans 45 pays dont 23 pays européens.
En France, l’enquête a concerné 174 écoles primaires et élémentaires : 4 438 élèves répartis au sein de 277 classes ont été évalués entre le 9 et le 21 mai 2011 par l’intermédiaire de la DEPP, opérateur français de PIRLS.