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Les communes depuis les lois de décentralisation ont en charge les écoles publiques maternelles et élémentaires. Elles en sont propriétaires et en assurent la construction, la reconstruction, l’extension, les grosses réparations, l’équipement et le fonctionnement.
Ces charges lourdes prennent une autre dimension dans les budgets communaux avec l’irruption du numérique dans l’éducation.
S’agissant de l’installation d’un tableau noir, de pupitres et de chaises, l’investissement, parfaitement identifié, pouvait être réalisé avec une durée de vie de plusieurs années. Il en est autrement avec la rapidité d’évolution des matériels numériques et leur trop rapide obsolescence, mais également avec le niveau élevé d’investissement que cela nécessite. La technicité de ces matériels et les diverses options qui s’offrent aux collectivités rend nécessaire l’avis d’experts si possible indépendants.
L’achat d’ordinateurs à usage pédagogique s’est avéré obligatoire il y a une vingtaine d’années avec en corollaire l’installation de salles informatiques où la classe entière était déplacée. L’objectif était alors, pour les communes de développer un parc de micro-ordinateurs dont les performances s’accroissaient avec l’exigence de systèmes d’exploitation et de logiciels de plus en plus « gourmands ». La solution terminal-serveur plus conforme aux objectifs d’économie d’énergie et de développement durable a souvent été privilégiée. Le plan Ecole Numérique Rurale a par contre développé le concept de classe mobile.
La richesse d’usage des Tableaux numériques interactifs a par la suite profondément modifié le fonctionnement de nombreuses classes du 1er degré et les pratiques des enseignants. Leur succès est indéniable. Mais leur prix constitue un frein à leur déploiement dans les classes. La grande diversité des offres oblige nombre de collectivités territoriales, en lien avec les autorités académiques et bien sûr les équipes d’enseignants, à définir un cahier des charges dont l’objectif est l’efficience . L’irruption des vidéoprojecteurs interactifs à courte focale, moins chers et surtout plus polyvalents est venu également brouiller les cartes.
Les collectivités ont également dû investir pour développer des infrastructures nécessaires au bon fonctionnement de ces matériels. Haut débit, installation de réseaux internes… La construction de nouvelles écoles comme leur rénovation a permis souvent de repenser l’organisation des classes avec ces nouveaux usages.
Mais comment s’adapter à cette évolution, comme jamais auparavant, aussi rapide ?
Aujourd’hui, les outils nomades comme les tablettes numériques se développent. La nature même des investissements évolue. Faut-il acquérir ces matériels ? Faut-il basculer sur le Wifi ?
Et d’autres contraintes interpellent les municipalités, comme celui de la maintenance des réseaux, et celui des ressources.
Jean François SAUVAUD connaît bien cette accélération des techniques et les contraintes que cela induit dans le pilotage d’une commune. Il est maire d’une ville de 4560 habitants au centre du Lot et Garonne : Aiguillon. Il nous dit les choix qui ont été faits dans sa commune pour les matériels et les infrastructures afin d’offrir aux élèves et à leurs enseignants des installations conformes aux besoins, et les projets qu’il ambitionne.
Mais il nous fait part également de toutes ses interrogations qu’il souhaite voir prises en compte dans le projet de refondation de l’école.
Son expérience d’élu, que sa pratique d’enseignant d’Histoire Géographie en lycée conforte, constitue un témoignage utile aux décideurs nationaux afin que l’école, par le numérique, s’adapte à la société d’aujourd’hui et contribue à la réduction de la fracture culturelle et sociale.
Claude TRAN