PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In l’Institut de recherche et de documentation pédagogique (IRDP),à Neuchâtel :

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"Introduction
En s’intéressant à l’influence des parents sur l’orientation professionnelle de leur enfant, ce travail tente de cerner les mécanismes au travers desquels se façonnent les choix professionnels du jeune au sein de la famille. L’intérêt porte également sur les nombreux facteurs qui restreignent ou élargissent ces choix, dont ceux liés à la situation socio-économique et culturelle des parents. Le constat d’inégalités de diverses natures concernant l’école n’est pas récent et il n’est plus question aujourd’hui de démontrer, ni en Suisse, ni dans les pays voisins, l’influence que joue l’origine sociale, le sexe ou la nationalité sur le type
de formation dans lequel s’engage un jeune (Davaud & Hexel, 2003; Meyer, 2004; Rastoldo & Decarro, 2000)

. Selon M. Duru-Bellat (2008), les inégalités en matière de choix et d’orientation sont aussi lourdes de conséquences que les inégalités en matière de réussite. Ainsi, l’auteure note qu’à réussite scolaire identique, les orientations scolaires et professionnelles diffèrent largement. Ce phénomène s’explique selon elle par les inégalités sociales de réussite influençant précocement les choix d’orientation et de fréquentation d’un établissement scolaire, les phénomènes d’auto-sélection, l’institution scolaire passive et le système d’éducation qui conditionne les orientations – ou plutôt oriente par l’échec. En d’autres termes, les inégalités relèveraient en partie de l’école et en partie des politiques qui sous-tendent les systèmes d’éducation. Selon la sociologue, le poids des familles dans le processus d’orientation est variable, notamment en raison d’un accès à l’information concernant les enjeux, débouchés et compétences scolaires peu démocratique.

Ces critiques s’adressent au système éducatif français, où l’orientation scolaire et professionnelle dépend largement des résultats scolaires tout comme en Suisse où le jeune en fin de scolarité obligatoire est amené à accomplir un « choix » d’orientation professionnelle généralement considéré comme individuel. Cette transition de l’école obligatoire à un degré d’enseignement post-obligatoire ou à la vie active représente un des moments-clés du parcours du jeune. Dès lors, il paraît pertinent de s’intéresser aux influences diverses pouvant opérer sur cette décision, en particulier celles émanant du milieu familial, pour tenter d’évaluer dans quelles mesures l’orientation relève effectivement d’un choix, mais aussi comment elle peut favoriser et reproduire les inégalités.

L’orientation relève d’enjeux divers et se doit de répondre à des attentes provenant des nombreux acteurs sociaux impliqués (politiques, économiques, enseignant.e.s, élèves, parents d’élèves, etc.). De plus, les changements liés au marché du travail amènent de nouveaux défis à l’orientation ; il est difficile aujourd’hui pour un jeune de se projeter dans un avenir professionnel au vu de la succession peu prévisible des emplois occupés au cours de la vie professionnelle d’un individu. Cette constatation amène une distinction sensible entre une orientation « professionnelle » telle qu’elle est le plus généralement entendue (cerner des professions à partir de l’établissement d’un profil de compétences, d’habiletés et d’intérêts d’un individu) d’une orientation « de carrière », cette dernière induisant l’idée de cohérence et de continuité dans le suivi professionnel de la personne tout au long de sa vie (Reuchlin, 1978).

Au niveau international, dans la littérature propre à l’orientation, on constate des divergences quant aux termes employés pour faire référence à la notion d’orientation, de carrière, de vocation ou de projet, participant à une certaine confusion. Les prises de position et acceptions diverses relèvent souvent de conceptions théoriques voire philosophiques propres aux différentes perspectives scientifiques qui s’intéressent à cette problématique. Ce travail ne se focalisant pas sur les usages et questions terminologiques1, les termes d’orientation professionnelle, de carrière ou encore de développement de vocation font référence ici au processus d’orientation à visée professionnelle. Cette conception englobe le processus de développement de vocation de l’individu dans ses dimensions cognitives, affectives et motivationnelles, mais aussi les facteurs d’influences externes et propres au contexte dans lequel se développe le processus de choix de vocation.

Ce travail s’intéresse aux influences parentales qui opèrent sur le développement de vocation. Il sera question, dans un premier temps, de définir le cadre conceptuel de l’orientation et de retracer brièvement l’historique de son apparition avant de relever son fonctionnement général en Suisse. La problématique recouvrant divers domaines, il semble pertinent de l’aborder à partir d’apports historiques et théoriques issus des champs de la sociologie, de la psychologie, et des sciences de l’éducation, afin de cerner les principales influences familiales, mais également dans l’optique d’appréhender les logiques sous-jacentes au développement de la recherche, des théories et des pratiques en orientation. Enfin, il sera question de recherches menées en Suisse sur cette thématique."

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