In Les Cahiers pédagogiques :
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« ?Homo numericus? », « ?generation Y? », « ?digital native? », les expressions ne manquent pas pour définir la génération de nos élèves, cette génération pour qui le numérique n’aurait pas de secret.
La sollicitation des écrans est en effet omniprésente et il est possible d’avoir accès à une telle quantité d’informations que des chercheurs n’hésitent pas à évoquer une réelle info-pollution, voire infobésité. Nos élèves "pratiquent" le numérique, ils savent trouver des informations. Comment aider l’élève à transformer des pratiques personnelles intuitives, une certaine « ?débrouillardise? », en de réelles compétences informationnelles ?
Une récente étude britannique déclare que ces compétences « doivent être acquises pendant les années de formation à l’école et que les programmes de remédiation autour de la culture informationnelle à l’université ont de grandes chances de ne pas aboutir » [1]
C’est donc dès l’école, et au collège et au lycée que l’élève doit acquérir les savoirs, savoir-faire et savoir-être info-documentaires.
Des compétences spécifiques convoquées
Rechercher, sélectionner, exploiter l’information requièrent des compétences bien repérées en documentation, mais les conditions d’acquisition de celles-ci sont profondément modifiées par le numérique.
Un dossier publié sur Educnet fait le point sur les changements qui s’opèrent pour le lecteur entre une lecture papier, qualifiée de linéaire, et une lecture dite numérique qualifiée de globale : segmentée, fragmentée et discontinue, elle fait appel à plusieurs habiletés informationnelles simultanées et non plus à une seule. Alain Giffard, spécialiste des pratiques culturelles de l’Internet, parle d’une lecture compliquée qui présente plusieurs difficultés cumulées pour le lecteur : « la visibilité du texte sur l’écran, la typographie et la mise en page, le détournement de l’attention par les bifurcations de l’hypertexte, l’absence d’intégration des opérations de lecture qui empêche le lecteur de projeter son modèle de compréhension du texte lu. Le lecteur doit en permanence recadrer son idée du texte au risque d’oublier les versions antérieures, et donc de couper le fil de lecture. Les principales conséquences de ces insuffisances technologiques sont la surcharge cognitive, fondamentalement opératoire, et la désorientation du lecteur. » A cette nécessité d’apprendre à lire le numérique s’ajoute celle d’acquérir des concepts clés en information documentation."