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Le taux d’échec scolaire qui caractérise les quartiers prioritaires, bien plus important que la moyenne des autres territoires (cf différents rapports de l’ONZUS), est souvent interprété comme la conséquence d’un déficit social, économique et culturel de la part des familles. Dès lors, l’action publique tente de renforcer, par différents dispositifs, les capacités des familles à mieux « affronter » la scolarité de leurs enfants. Cependant, toutes ces analyses occultent bien souvent celle de la posture de l’institution scolaire vis-à-vis des enfants et des jeunes issus des quartiers populaires. Ainsi, qu’en est-il réellement des représentations sociales portées par l’école sur les enfants de milieux populaires ? Les orientations scolaires contraintes tant dénoncées par les jeunes ne sont-elles que le produit de leurs « incapacités à » ou relèvent-elles, pour une partie d’entre elles, d’une posture discriminante de l’institution scolaire, fut-elle inconsciente et implicite ?
Autrement dit, peut-on parler de discriminations à l’école, opérées sur la base de critères sociaux et ethniques, pouvant aller jusqu’à déterminer le destin scolaire, et donc l’avenir, de générations entières de jeunes ? C’est cette question que la journée thématique « Ecole, orientations scolaires et discriminations » abordera.