PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Le Monde, 16 septembre 2009 :

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Maillon essentiel de notre système scolaire, le collège est aujourd’hui en crise : il ne répond plus à l’objectif qui lui était assigné par la loi Haby de 1975, celui d’être un collège unique pour tous les jeunes Français.

Dans les établissements accueillant les publics favorisés, il reste le lieu de formation des futurs élèves des filières générales du lycée, les plus valorisées. Mais dans les quartiers populaires, l’édifice de notre collège unique se fissure dans ses fondements affichés d’égalité et d’excellence. Il produit de la souffrance, non seulement pour ses élèves les plus fragiles – qui vont graduellement avoir le sentiment qu’il ne sert à rien de rentrer dans la course puisqu’elle est perdue d’avance -, mais également pour leurs enseignants, parfois impuissants face à des missions qu’ils perçoivent comme de plus en plus difficiles.

Au final, ce sont des dizaines de milliers de collégiens qui finissent par perdre pied, n’arrivant plus à suivre les cours, ne comprenant pas ce que leurs enseignants attendent d’eux en termes d’apprentissages, se décourageant jusqu’à, parfois, décrocher. Le bilan final pour notre système scolaire est accablant : chaque année, 150 000 jeunes quittent l’école sans diplôme, soit un jeune sur cinq.

Nous ne sauverons pas le collège unique si nous n’avons pas le courage politique de nous attaquer à la contradiction dans laquelle il se trouve aujourd’hui : celui d’être à la fois un lieu d’accueil pour tous les publics, avec une grande hétérogénéité sociale et scolaire, et un lieu de sélection chargé de faire émerger une élite, qui suivra ensuite les meilleures filières du lycée et de l’enseignement supérieur. Un lieu où chaque enfant est censé trouver sa place, mais où il fait l’expérience de la compétition.

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