PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

Depuis près de deux décennies, les discours sur la question de la scolarisation des toutpetits révèlent le rapport des acteurs (chercheurs, enseignants, IA-DSDEN, institutionnels, linguistes, maires, parents, pédagogues, pédiatres, pédopsychiatres, psychanalystes…) à l’école à deux ans. Ces discours se cristallisent autour des questions de la légitimité, de l’opportunité et du sens de scolariser les enfants âgés de deux ans. Ils appellent à repenser les conditions d’accueil qualitatives des très jeunes enfants. Les politiques éducatives nationales légitiment la pertinence de la scolarisation à deux ans selon les territoires, particulièrement en ZEP, au regard des textes officiels. Mais en 2008, les discours et rapports politiques nationaux impriment de nouvelles orientations en matière de [*scolarisation des tout-petits*]. À quels desseins et logiques renvoient-ils ? Aujourd’hui, la logique des pouvoirs publics nationaux tend à préconiser la création de « [*jardins d’éveil*] », conçus comme une structure alternative à l’école à deux ans. Nonobstant une délégitimation étatique de la scolarisation universelle à deux ans (notamment hors ZEP) se traduisant par « un mouvement de désengagement de la scolarité des deux-trois ans » (Dieuleveux, 2008), le ministère de l’Éducation nationale affiche une réelle volonté politique de se conformer strictement aux dispositions de la loi d’orientation sur l’éducation de juillet 1989, prescrivant l’extension prioritaire de l’accueil des enfants de deux ans dans les écoles situées dans un environnement social défavorisé, au nom du principe de discrimination positive socioterritoriale. La politique éducative ministérielle confirme la faculté pour les enfants de deux ans issus de milieux populaires de bénéficier prioritairement d’une [*éducation publique précoce*]. Elle maintient ainsi un processus de démocratisation de l’école de la République, construit sur la notion d’intérêt général éducatif porté par une volonté de réduction des inégalités sociales devant l’école, dès le plus jeune âge. La double question de la maternelle et de la scolarisation des tout-petits requiert l’instauration d’un dialogue triangulaire entre les théories sur l’école, l’enfance et l’enfant produites dans les différents champs de savoir (anthropologie, biologie, linguistique, pédagogie, philosophie, politique, psychologie, psychanalyse, sciences de l’éducation, sociologie…), celles construites à partir des pratiques des professionnels de la petite enfance, et le point de vue des parents.

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