PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

Notre histoire a commencé avec les ZEP (Zones d’éducation prioritaire) et le PEL (Projet éducatif local), mais nous avons loupé les conseils de zone et la prolifération des dispositifs éducatifs a brouillé les cartes: Projet éducatif local (PEL), Projet éducatif de territoire (PEdT), Projet éducatif global (PEG) et assimilés. 

C’est la vocation de Prisme de continuer à articuler les différents points de vue comme nous l’avons toujours fait, au-delà des appartenances politiques diverses de chacun : cela s’est particulièrement traduit dans l’accompagnement des travaux de Danielle Zay sur l’inclusion au niveau européen.[1]

On ne peut plus défendre le système actuel dont toutes les évaluations internationales font apparaître un échec croissant. Ainsi PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) montre tous les trois ans que la France devient le pays qui, non seulement ne corrige pas, mais accroît régulièrement le poids des inégalités sociales sur les résultats scolaires des élèves, au point de devenir une lanterne rouge des pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique).

N’est-il pas temps de cesser de faire des compromis et d’oser interroger les contenus des programmes ?

On redécouvre sans cesse ce qui ne marche pas depuis trente ans, avec des résultats qui baissent de plus en plus, mais les principes de la transdisciplinarité, du travail d’équipe, de la co-éducation ne sont toujours ni acceptés ni appliqués

Nous sommes dans une situation globale de désespoir malgré des initiatives locales nombreuses ; ces éléments sont en rapport avec les processus démocratiques ; ne faudrait-il pas travailler sur la question éducative avec ses conséquences, et pas seulement du point de vue de l’école, mais de l’environnement social (tout un village pour éduquer…)?

Les neurosciences ne sont pas connues ni intégrées dans les pratiques pédagogiques.

Des enseignants tentent des innovations mais ils sont paralysés dans une institution où les syndicats  gèrent des situations acquises ; leur formation passe par l’application des méthodes traditionnelles  et les innovations se transforment en circulaires peu ou pas appliquées

La question de l’application de la loi de refondation et de sa non application sur le terrain nous interroge  sur les blocages administratifs institutionnels et syndicaux.

Le besoin se manifeste d’écouter « les peuples », de faire la chasse aux idées reçues, aux remèdes de grand-mère, de revaloriser le sens des mots.

Nous nous sommes orientés sur cette voie dans le travail à Toulouse en collaboration avec la CAF (Caisse d’allocations familiales), qui veut s’engager dans le collectif national Mille et un territoires se mobilisent avec les parents pour la réussite de tous les enfants, et, dans un travail sur l’évaluation en collège avec A. Bollon[2]

C’est pourquoi il est essentiel que cette Lettre de PRISME porte un débat sur le devenir de la question éducative et ses liens à la démocratie. 

 

[1] – L’inclusion par l’éducation partagée. Recherches & éducations, numéro 14, coordonné par Joanne Deppeler et Danielle Zay, octobre 2015.

– Zay, D. L’éducation inclusive : Une réponse à l’échec scolaire ? Préface de Gabriel Langouët. Coll. Éducation et formation/Série Handicap et éducation. Paris : Ed. L’Harmattan, 2012.

Cet ouvrage rend compte d’une recherche financée par la Commission européenne, dont Danielle Zay a confié la gestion à Prisme après son départ à la retraite. Par la suite, Prisme a eu la gestion de deux autres projets européens pour lesquels elle était conseillère scientifique.

Prévenir l’exclusion scolaire et sociale des jeunes. Une approche franco-britannique,  sous la direction de Danielle Zay. Coll. Éducation et formation/Aspects internationaux. Pédagogie comparée. Paris : PUF, 2005.

 

[2] Référence en note s’il y a un rapport, une note, un projet, un programme ou un compte rendu

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