PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

L’expression « l’enfant » ou « l’élève » (la nuance n’est pas mince) « au centre », peur être située dans le découpage en trois phases de l’histoire récente de l’instruction, proposéee par L. Vial, 1971. Les débuts de l’école populaire républicaine vers 1880-1900, couvre une première période « magistrocentrée », faiblement éclairée par une « science de l’enfant » qui tâtonne pour discerner les modalités réelles du fonctionnement mental de l’élève. L’idée d’une éducation « nouvelle » et d’une école « active » ouvre une seconde période qualifiée de « puérocentrique » (l’élève au centre, 1905.).

J. Vial voyait, au cours des années trente, ce puérocentrisme s’effacer au profit d’un sociocentrisme, préoccupé de la démocratisation de l’instruction publique. Dans le même temps, la psychologie, comme science de référence de la micro-activité des humains dans la salle de classe, laisse place à la sociologie, science de référence de la macro-activité des humains inscrits dans des ensembles plus vastes, D. Haemine, 1999.

C’est le psychologue genevois E. Claparède, qui, dès 1905, parle de « révolution copernicienne » en préconisant un élève actif, acteur de son instruction. Il donnait corps aux institutions philosophiques de J.-J. Rousseau et de son disciple, J.H. Pestalozzi. A partir de l’observation des élèves, l’auteur de Psychologie de l’enfant et pédagogie expérimentale, s’oriente vers le souci « d’individualiser » l’enseignement, de produire une « école sur mesure ».

Vers les années 1930, l’enfant est considéré non plus comme un adulte en devenir mais comme un être en soi. On le met au centre. C’est l’apparition de la littérature enfantine, des bandes dessinées pour enfants. Les enfants jouent et ne sont plus montrés dans l’univers des images, dans des activités de travail et d’adultes.

Les déclarations d’intention consistant à mettre l’enfant au centre du processus éducatif (puérocentrisme) se heurte à des réalités sociales douloureuses. L’enfance maltraitée, objet des pulsions agressives et sexuelles de l’adulte se propage de façon dramatique partout dans le monde, y compris dans les pays industrialisés. La convention relative aux droits de l’enfant (Assemblée générale des Nations Unies, 20 novembre 1989) reconnaît désormais à l’enfant certains droits spécifiques et la nécessité d’une protection spéciale. du statut d’objet, l’enfant accède progressivement à celui d’un sujet de droit.

La loi d’orientation sur l’éducation du 10 juillet 1989 stipule dans son article premier : « Le service public de l’éducation est conçu et organisé en fonction des élèves et des étudiants ». Le rapport annexé relatif aux missions et aux objectifs fixés par la Nation a explicitement pour visée : « L’élève au centre du système éducatif ». J.P Chevènement préconisa un renversement dans la formulation de la loi Jospin en affirmant que « ce qui doit être au centre, c’est le savoir et non pas l’élève, même s’il est bien sûr nécessaire de le considérer dans sa spécificité ». En d’autres termes, « L’école doit permettre à l’élève d’acquérir un savoir et de construire sa personnalité par sa propre activité ». Passer de l ‘élève au savoir n’était pas neutre à l’époque, car le savoir est bien défini par l’enseignant et non par l’élève.

Pour nous, ce n’est pas tant l’enfant en soi que l’enseignement qu’il s’agit de considérer. Le centre du système éducatif n’est ni l’élève, ni le professeur, ni le rapport professeur-élève mais l’appropriation des savoirs par l’apprenant avec l’aide de l’enseignant.

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