Sur les 390 contrats de ville qui doivent être signés d’ici à la fin de l’année 2015, 160 le seront par des communautés de communes qui, pour la plupart, découvrent la politique de la ville. Ces données, et bien d’autres concernant les intercommunalités dans la nouvelle géographie prioritaire, sont à dénicher dans le rapport Onzus 2014 publié le 6 mai sur le site ville.gouv.fr.
Les 1.300 nouveaux quartiers prioritaires de la politique de la ville de métropole concernent 700 communes dont 20 sont des communes « isolées » d’Ile-de-France. Les autres communes sont membres d’une intercommunalité. 370 EPCI sont ainsi concernés. Ce qui porte à 390 le nombre de contrats de ville qui devront être signés cette année. Parmi les 370 EPCI, 190 sont des communautés d’agglomération (51%), 160 des communautés de communes (43%), 15 des communautés urbaines et 5 des syndicats d’agglomération ou métropoles.
Ces données sont publiées dans une étude thématique sur « les intercommunalités dans la nouvelle géographie prioritaire de la politique de la ville » insérée dans le rapport 2014 de l’Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus) mis en ligne le 6 mai sur le site ville.gouv.fr (voir aussi notre article dans l’édition de ce jour).
260 communes seules dans leur interco
Près de 90% des communautés de communes n’ont qu’une seule commune concernée par un quartier prioritaire. C’est aussi le cas pour un peu plus de la moitié des communautés d’agglomération. Au final, ce sont près de 260 communes qui seront les seules concernées par la politique de la ville au sein de leur intercommunalité. Ce qui pose, pour elles avec encore plus d’acuité que pour les autres communes, la question de la solidarité intercommunale autant dans le pilotage du contrat de ville que dans la mobilisation des moyens de droit commun.
Pour les quartiers prioritaires des communautés de communes, s’y ajoute le fait que cet EPCI n’a pas de compétence obligatoire en politique de la ville, même s’il peut choisir de s’en saisir.
62% des communes entrantes sont en communauté de communes
Par ailleurs, parmi la centaine de communes entrantes en politique de la ville, les trois quarts appartiennent à un EPCI qui n’était pas concerné par la politique de la ville auparavant. Et 62% des communes entrantes se trouvent en communauté de communes.
La population totale concernée par la politique de la ville des communes entrantes s’élève à 170.000 habitants et la taille moyenne des quartiers entrants est faible, de l’ordre de 1.500 habitants. Ces quartiers comprennent moins d’habitat HLM que les autres quartiers prioritaires : la moitié d’entre eux compte 56% d’habitats HLM, contre 77% pour l’ensemble des quartiers. En revanche, comme pour les autres quartiers, la majorité des habitants sont locataires de leur logement (85% pour les quartiers entrants et 90% pour les autres, contre 34% pour l’ensemble des unités urbaines). Ces quartiers entrants abritent plus fréquemment des familles monoparentales que les autres quartiers, et comptent un nombre d’allocataires chômage qui est plus faible (pour d’autres données sur les quartiers entrants, voir notre article ci-contre du 19 novembre 2014).
Une communauté urbaine abrite en moyenne 12 quartiers prioritaires
Les communautés d’agglomération comptent en moyenne 4,7 quartiers prioritaires et 2,2 communes membres concernées par au moins un quartier prioritaire. Mais c’est naturellement dans les communautés urbaines que l’on trouve le plus grand nombre de communes (en moyenne 5,3 communes) et de quartiers (12,8 en moyenne).
Une trentaine d’agglomérations concentre la moitié des résidents des nouveaux quartiers prioritaires. Les plus concernées sont : la CA Plaine Commune (270.000 habitants vivant en quartier prioritaire), la CU de Marseille Provence Métropole (242.000 habitants), la CU Lille Métropole (200.000 habitants), la CA Est-Ensemble (165.000 habitants), la CU du Grand Lyon (160.000 habitants), Paris (150.000 habitants), la CA Val-de-France (116.000), la CU de Strasbourg (77.000 habitants), la CU de Toulouse Métropole (60.000)…
La ville d’Aulnay-sous-Bois, qui n’appartient aujourd’hui à aucune intercommunalité, compte plus de 30.000 habitants en quartiers prioritaires.
Valérie Liquet
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